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Sonde Pioneer 10

Sonde Pioneer 10

L’étonnante sonde Pioneer 10

Transmettre des données à la Terre à 8 milliards de km de distance, après avoir croisé Jupiter, Neptune, Saturne et quitté depuis neuf ans le système solaire, telle est l’étonnante performance technique de la sonde américaine Pioneer 10, dont la NASA fête cette semaine (le 2 mars 1992, plus précisément) le 20e anniversaire du lancement.

La sonde partie le 2 mars 1972, était au départ destinée à une mission de 21 mois, le temps nécessaire pour s’approcher de la mystérieuse planète Jupiter. En dépit des craintes des scientifiques sur sa résistance, elle a réussi à passer sans dégâts la ceinture des astéroïdes et à supporter sans dommages l’intense radiation de Jupiter, dont elle a pu fournir d’exceptionnelles photos, prises à « seulement » 130 000 km de distance.

Propulsée ensuite par la force de gravitation jovienne vers d’autres destinations, Pioneer 10 (d’un poids de 285 kg) a définitivement quitté le système solaire le 13 juin 1983, pour un long voyage après avoir croisé Neptune. Elle devient ainsi le premier engin fabriqué par l’homme à quitter l’univers du Soleil.

Depuis, la sonde n’a jamais manqué ses rendez-vous quotidiens avec la Terre, transmettant depuis 1972 des millions et des millions de pages de données sur son périple intersidéral, effectué à une vitesse moyenne de 46 240 km à l’heure.

« C’est un vrai miracle technique que de pouvoir capter des données intelligibles à 8 milliards de km de distance, en utilisant seulement une radio de 8 watts de puissance. C’est une remarquable réalisation humaine », a déclaré James Van Allen, physicien à l’Université de l’Iowa et principal concepteur d’un des télescopes de l’engin.

« C’est à devenir fou, c’est impressionnant » a tout simplement commenté un ingénieur en retraite B.J. O’Brien, qui avait travaillé sur le programme Pioneer.

La performance est en effet exceptionnelle. Après vingt années passées dans l’espace, sept des onze instruments scientifiques de la sonde restent opérationnels, y compris le télescope Van Allen. Ils continuent de renseigner la Terre sur le vent solaire, les particules cosmiques et le rayonnement ultraviolet.

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Space. In a galaxy far, far away… – Star Wars, beginning titles. Image: Copyright © GrandQuebec.com.

Chaque jour, des scientifiques dépouillent minutieusement les données pour suivre l’influence du Soleil au-delà du système solaire, et dans l’espoir de trouver des traces d’une éventuelle 10ième planète. « La découverte la plus significative depuis le passage de Jupiter, est sans conteste celle sur l’influence du Soleil qui s’étend au-delà des limites imaginées jusqu’à présent », a expliqué M. Van Allen.

Les signaux radio de Pioneer, émis une à deux fois par jour, mettent actuellement sept heures et demi pour atteinre les antennes ultra-sensibles de la NASA, qui dépense environ un million de dollars chaque mois pour Pioneer 10 et cinq autres de ses « sœurs » encore en service (Pioneer 6, 7, 8, 11, 12).

Dans sa longue odyssée, Pioneer 10 emporte aussi un message de la Terre, sous la forme d’une plaque représentant un homme et une femme nus, debout côte-à-côte, l’homme levant la main droite en signe de salut. Celui des humains aux éventuels habitants du monde extra-terrestre.

(2 mars 1992)

pioneer 10

En tant que premières sondes à quitter notre Système solaire, Pioneer 10 et 11 emportaient un message graphique sur une plaque en or anodisé de 15 par 23 cm, dessinée par Jon Lomberg et Carl Sagan : 1) – taille relative exprimée en nombre binaire; deux cerces en haut – transition hyperfine de l’hydrogène neutre; image derrière l’homme – silhouette de la sonde ; 3) À droite : le nombre 8 binaire; 4) à gauche : position du Soleil par rapport à 14 pulsars et au centre de la galaxie; 6) en bas – planètes du système solaire en distances relatives binaires. Image libre de droits.

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