Des nouvelles pas fraîches

Sept voleurs de l’Union Nationale condamnés

Sept voleurs de l’Union Nationale condamnés

Sept autres voleurs de l’Union Nationale ont été condamnés hier

Pour avoir participé au vol de 22,000 numéros du « Canada » – Affaire mémorable (une nouvelle qui date du 17 janvier 1940)

Québec, le 17 janvier 1940 (Spécial au journal Le Canada) – Sept des individus qui étaient accusés du vol de 22,000 exemplaires du journal « Le Canada », ont plaidé coupables, aujourd’hui, devant le juge Laetare Roy, en Cour des sessions de la Paix. Ils formaient une brigade des troupes de choc de l’Union Nationale qui se rendirent célèbres à Québec pendant la campagne électorale d’octobre 1939.

Cette affaire du vol est donc terminée, classée. Elle entre dans les archives judiciaires où pourront les consulter les historiens de la lutte mémorable qui aboutit à la défaite de l’éphémère Union Nationale. Ces historiens pourront également parcourir avec profit les dossiers des individus – autre brigade des troupes de choc de l’U.N., qui voulurent saboter l’assemblée triomphale de l’honorable Ernest Lapointe à l’aréna de la capitale, en y lançant des « bombes puantes ».

On se souvient que le samedi 21 octobre 1939, un groupe d’hommes, à la solde de l’U.N., sur un coup de téléphone des « grands chefs », se rendit du comité de Léopold Pouliot, le candidat défait de l’honorable Pierre (Pit) Bertrand à Saint-Sauveur, à la gare du Palais, et s’y empara à cet endroit de 220 paquets de 100 numéros du « Canada ». Cette « gang » réussit le coup en terrorisant deux camionneurs, hauts de 4 pieds et 5 pouces chacun, de la Québec Cartage à Transfer, qui livraient ces journaux aux messageries des chemins de fer. Les camionneurs s’inclinèrent devant les menaces mais aussi parce qu’un des « gangsters » exhibait un insigne d’agent du procureur général d’alors. Ils furent conduits, sous bonne garde, au pont Scott où les journaux furent jetés à la rivière Saint-Charles. On leur rendit ensuite leur liberté.

Après l’enquête préliminaire, les inculpés arrêtés par le sergent détective J.D. Beaudoin et les hommes de la Sûreté municipale furent envoyés en Cours d’assises. Mardi de cette semaine, ils optèrent pour un procès expéditif qu’ils ont subi aujourd’hui, le 17 janvier 1940.

Chacun des accusés a été condamné à $25 d’amende et aux frais où à un mois de prison. Inutile d’ajouter que les amendes furent payées immédiatement. Ces peines ont été jugées satisfaisantes par le tribunal vu que les meneurs, les responsables du coup, n’avaient pu être arrêtés. Il aurait été injuste que les exécutants seuls subissent une trop sévère punition. D’ailleurs Paul (Paulo Rocc) Desmeules, qui portait l’insigne de policier et qui agit à la gare comme chef de la brigade U.N., s’enrôla dans l’armée (la vraie) peu après son arrestation, et il est actuellement en Angleterre.

Les individus condamnés sont : John Cook, de Les Saules ; Donat Morissette,  résidant au 256, rue Boisseau ; Léandre Desmeules, résidant au 132, 3e avenue, Québec-Ouest ; Jean-Baptiste Daigle, qui porte maintenant l’uniforme militaire ; Lucien Gagnon, résidant au 126, Montmagny, et Armand Plamondon.

Maître Maurice Boisvert, C.B., occupait pour la poursuite.

(Texte publié dans le quotidien Le Canada, jeudi, le 18 janvier 1940).

« Savez-vous quel est le plus sûr moyen de rendre votre enfant misérable ? C’est de l’accoutumer à tout obtenir. » Jean-Jacques Rousseau. Image : © Megan Jorgensen.
« Savez-vous quel est le plus sûr moyen de rendre votre enfant misérable ? C’est de l’accoutumer à tout obtenir. » Jean-Jacques Rousseau. Image : © Megan Jorgensen.

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