
Deux morts sur les plaines d’Abraham
La fête de la Saint-Jean s’est transformée en cauchemar quand deux hommes ont perdu la vie de façon violente sur les plaines d’Abraham, à Québec. Le premier est tombé dans l’immense feu de joie allumé derrière le manège militaire. Le second a été tué d’un coup de couteau au thorax, et la police détient actuellement un suspect en rapport avec ce meurtre.
Vers minuit et demi, un homme de 25 ans s’est jeté dans l’immense feu de la Saint-Jean. A-t-il trébuché dans les clôtures? A-t-il été poussé? S’agit-il d’un suicide? Avait-il fait un pari, comme l’affirment certaines personnes qui se trouvaient près de lui au moment du drame?
Les témoins interrogés par les policiers ont déclaré avoir vu l’homme s’avancer à deux reprises en direction du brasier. Ses amis ont réussi à le retenir. Mais à la troisième occasion, l’individu a échappé à leur vigilance et s’est jeté dans le feu. « Selon toute probabilité, l’homme était intoxiqué par la drogue ou l’alcool », a souligné Raynald Desjardins, assistant directeur au Service de police de Québec.
«À partir de ce moment, la foule a eu un comportement irrationnel, lié à la consommation d’alcool, déplore M. Desjardins. À deux reprises, des policiers et des ambulanciers ont tenté de s’approcher du feu pour porter assistance à la victime. Chaque fois, une pluie d’objets hétéroclites s’est abattue sur eux. Le pare-brise d’une automobile a volé en éclats.»
La victime, connue des policiers, est demeurée une vingtaine de minutes dans les flammes, aux dires de M. Desjardins. Sa compagne a désespérément tenté de pousser la foule pour laisser passer les policiers.
L’homme a finalement été dégagé du brasier par des gens qui le connaissaient. Une personne a été gravement blessée aux mains en tentant de secourir l’homme, et a due être hospitalisée.
L’autre événement tragique s’est produit vers 23 heures 30, également tout près du manège militaire situé en bordure des plaines d’Abraham. Selon les informations de M. Desjardins, deux groupes de personnes ont d’abord échangé quelques mots.
Leur discussion a rapidement dégénéré en bagarre, au cours de laquelle un individu a poignardé à mort Serge Tardif, un homme de 35 ans bien connu des milieux policiers. L’homme est mort au cours de sont transport en ambulance.
(C’est arrivé le 24 juin 1991)
« On est seul dans la mort. » Monique Corriveau (Romancière québécoise). Photo : © GrandQuebec.com.
Pour en apprendre plus :
[…] Mais on n’a pas besoin d’aller en Europe ni très loin par ailleurs pour trouver des survivances de rites “païens”(5) dans la culture contemporaine. Et si notre but est d’expliquer ou de comprendre ce qui s’est passé en Abitibi lors des éléctions des années 50, on a intérêt à chercher moins loin. La fête nationale du Québec elle-même, la Saint-Jean Baptiste, est une fête du solstice d’été célébrée avec des feux de joie, auprès desquels des hommes saouls et autrement intoxiqués s’aventurent à chaque année, risquant la mort, alternativement encouragés et retenus par la foule. Sans nécessairement y entrer, plusireurs jouent à s’y rapprocher et s’en éloigner répétitivement. La plus grosse foule se trouve à Québec, dépassant chaque année les 80 000 personnes sur les plaines d’Abraham, qui se lancèrent dans une émeute de saccages en 1996. J’ai échoué à trouver de la documentation sur les pratiques cérémoniales des Algonquiens d’Abitibi, mais il serait surprenant, voyant l’étendue dans le temps et l’espace des pratiques de torchage d’effigies, et étant donné la richesse culturelle et la diversité des traditions algonquiennes que l’on ne trouve rien qui s’y rapporte. Ils avaient après tout la culture du Mais, et tout les peuples qui faisaient la culture du mais, des aztecs aux mayas en passant par les cherokee et peuples paiens du nord de l’europe, construisaient des poupées ou effigies à partir de la plante. Frazer voyait même Osiris comme une divinité de mais. […]