Le rapport du juge Dorion

Le juge Dorion modifie son rapport et louange Favreau : Le juge rend son rapport conforme à l’interprétation Favreau

Québec – Le juge Frédéric Dorion a accepté de changer, dans son rapport, une affirmation concernant le premier ministre Pearson et M. Guy Rouleau.

Il a annoncé ce changement d’attitude dans une déclaration écrite qu’il a remise ce matin (5 juillet 1965) aux journalistes, à son bureau du Palais de justice de Québec.

En remettant cette déclaration, il a dit aux journalistes qu’à la veille de son départ en vacances, il tenait à faire une mise au point concernant son rapport, mais il s’est obstinément refusé à tout commentaire, déclarant qu’il n’avait pas convoqué les journalistes pour une conférence de presse, mais seulement pour leur remettre sa déclaration.

Il a aussi refusé l’accès de son bureau aux photographes et téléreporters présents.

Le texte de la déclaration

Voici, au texte, la déclaration écrite du juge en chef Frédéric Dorion :

« Vendredi après-midi, vers trois heures, je recevais du premier ministre une lettre venant d’Ottawa, datée du 29 juin. Vu que je dois partir demain soir pour mes vacances, je lui ai immédiatement envoyé un télégramme. J’ai reçu samedi soir, de l’honorable Guy Favreau, le télégramme suivant :

« Le premier ministre m’a mis au courant de votre télégramme de deux juillet – stop – quant à ma réponse à Me Drouin, telle que rapportée à la page 7308 de la transcription des dépositions et dans laquelle je voulais me référer exclusivement à l’adjoint exécutif du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, je voudrais l’expliquer, de sorte que son sens ne puisse donner lieu à aucun doute possible – stop – Je voudrais le faire en affirmant que je n’ai pas mentionné le nom de M. Rouleau au premier ministre, lors de notre conversation du 2 septembre 1964 – stop – J’aimerais que cette clarification de ma réponse soit considérée comme faisant partie du dossier, ainsi que vous avez eu la bonté de le suggérer. Signé : Guy Favreau ».

*

« Je n’ai aucune hésitation à accepter cette déclaration et à considérer qu’elle s’ajoute à la réponse de l’honorable Favreau, telle que rapportée à la page 7308 de la transcription des dépositions.

« Considérant cette preuve additionnelle, je déclare que mon rapport, à la page 123 (version française), doit être modifié. À la dixième ligne des mots « son assistant parlementaire » pour les remplacer par « l’adjoint exécutif du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration ». Je donne les instructions pour que cette modification apparaisse sur toutes les copies du rapport.

« À cette fin, j’ai demandé au procureur de la Commission, Me André Desjardins, de se rendre à Ottawa pour voir à ce que on fasse la modification correctement.

« Je crois que ce geste de l’honorable Guy Favreau, en outre de clarifier une situation qui a soulevé de nombreux commentaires, constitue une autre preuve de la dignité qui le caractérise. »

Le juge Dorion, discutant avec certaines personnes dans son bureau, a nié catégoriquement qu’il y a eu heurt entre lui et le premier ministre Leaster B. Pearson au sujet de son rapport. Il a expliqué qu’il s’agissait d’un malentendu. Il venait de se régler par la décision qu’il venait de prendre.

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Guy Favreau, ministre de la justice et procureur général du Canada en 1964-1965. Image libre de droits.

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