Racisme – l’ennemi de la francophonie
13 mai 1989 : L’ennemi de la francophonie, c’est le racisme
Pour Léopold Sédar Senghor, ancien président du Sénégal (1963-1980) et le seul membre de race noire à l’Académie française depuis 1969, l’ennemi public #1 de la francophonie n’est ni ‘impérialisme anglosaxon, ni une certaine lassitude de la France vis-à-vis de ces anciennes colonies. « Ce n’est même pas le marxisme-léninisme, précise-t-il, c’est le racisme ».
« Le racisme biologique, mais surtout culturel. Le premier n’est pas très grave. Quand deux peuples se rencontrent, ils se combattent souvent, ils se métissent toujours, Nous n’avons pas à favoriser le métissage biologique. Il se fait tout seul, Justement, le plus important, ce n’est pas le métissage biologique mais le métissage culturel. Pour la réalisation de la civilisation universelle. »
C’est ainsi que depuis sa démission comme président de la république du Sénégal en 1980, Monsieur Senghor, aujourd’hui octogénaire, – le poète de la « négritude » est né en 1906 -, consacre toutes ses heures à promouvoir le métissage culturel dans le cadre de la francophonie (et au-delà), se battant, comme il aime le rappeler « pour les humanités grécolatines et la polyiculture ».
Car, pour Monsieur Senghor, hors du tout doute: Le salut de l’humanité passe obligatoirement par la culture. Et il y a d’abord la francophonie qui est la préfiguration et la première étape vers la civilisation universelle. Un moyen de contrer le racisme culturel.