Un Québec indépendant serait viable
Un Québec indépendant serait viable économiquement, mais le prix à payer serait relativement lourd, estime M. Patrick Grady, dans une étude publiée aujourd’hui (le 23 septembre 1991) par le Frazer Institute. L’économiste prévoit que le Québec subirait une grave récession et que le Canada ferait place à des difficultés économiques.
L’accession du Québec à la souveraineté pourrait avoir de graves conséquences pour le Canada et plus particulièrement pour le Québec, conclut-il dans cette étude de 168 pages.
S’il devient indépendant, le Québec verra son déficit s’accroître et ses taux d’intérêt monter. Il assistera à un exode des entreprises et des individus, prédit l’économiste.
Les citoyens québécois feront face à une importante baisse de leur niveau de vie et à des hausses de taxes et n’auront probablement plus de dollars canadiens dans leurs poches et dans leur compte en banque. Si la province se sépare, son activité économique pourrait diminuer de 10% à court terme et de 5% à long terme, prévoit l’économiste, un ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances et partenaire dans la firme de consultants Global Economics, d’Ottawa.
La conjoncture économique serait ainsi de trois à quatre fois pire que pendant la récession dont les Québécois sortent à peine.
On enregistrera dans les autres provinces un recul de un à deux pour cents de l’activité économique, attribuable à un manque de confiance momentané.
« Je ne peux nier le fait que l’économie d’un Québec indépendant serait encore viable », dit toutefois l’économiste. Sans le Québec, le Canada se classerait toujours au septième rang des grands pays industrialisés devançant tout juste l’Espagne ».
« La question fondamentale pour les Québécois, conclut l’économiste, est de savoir s’ils sont prêts à payer pour accéder à l’indépendance. »
(Ce texte a paru dans le quotidien montréalais La Presse, le 23 septembre 1991).
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