Un autocar détourné sur le parlement
Après huit heures de grande tension, les passagers d’un autocar de la société Greyhound, pris en otages lors d’une détournement qui les a conduits de Montréal à Ottawa, ont été libérés hier soir, le 7 avril 1989, vers 20 h devant le parlement.
L’auteur du détournement, un certain Charles Yacoub, 36 ans de Montréal, et apparemment d’origine arabe, a déclaré qu’il représentait le Front de libération chrétien libanais. Ce groupe est inconnu de la police, a déclaré M. Gilles Favreau, commissaire adjoint de la GRC.
Lors de son arrestation, Yacoub a affirmé qu’il habitait à Montréal depuis 1976 et qu’il voulait, par son geste, attirer l’attention sur la situation au Liban. Dans ses échanges avec la police, il a posé des conditions « impossibles à satisfaire » pour le Canada, a dit M. Favreau.
Les six négociateurs de la GRC sont parvenus « à convaincre le suspect de déposer son arme et de se rendre en discutant longuement avec lui au moyen d’un talkie-walkie. Yacoub a fini par reconnaître qu’il n’« aboutissait à rien » pour ensuite renoncer à p suivre sa prise d’otages.
Quelques minutes avant le dénouement du drame, on a pu voir le chauffeur de l’autocar M. Roger Bednarchuk. 54 ans, de Verdun, sortir du véhicule, l’air soulagé. Puis quelques instants plus tard, cinq individus sont sortis: quatre se sont placés immédiatement le long de l’autocar et le cinquième, considéré comme l’auteur du coup, s’est mis à genoux sur la pelouse, mains en l’air Les policiers de la GRC sont immédiatement intervenus.
Le drame a commencé lorsque le chauffeur a été forcé sous la menace d’une revolver, de s’arrêter sur le pont Champlain qui enjambe la Voie maritime, vers 12 h 30, alors qu’il quittait Montréal avec onze personnes pour se rendre à New York. Après avoir laissé descendre un passager, l’autocar a pris la route d’Ottawa.
D’après le députe Mac Harb, l’individu réclamait la libération de prisonniers détenus au Liban par la Syrie et le retrait de l’armée syrienne du Liban, les mêmes requêtes formulées plus tôt cette semaine par quelque 1 500 Libanais lors d’une bruyante manifestation.
L’article, paru dans La Presse, le 8 avril 1989.
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