
Les policiers ont les piétons délinquants à l’œil
Les policiers sont de plus en plus sévères à l’endroit des piétons indisciplinés
Le nombre de contraventions sanctionnant les Montréalais pressés ou insouciants qui ne traversent pas aux intersections ou ne respectent pas les feux a augmenté de 43 % en 1999, indiquent des données obtenues du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (SPCUM).
En 1999, 585 piétons (contre 365 en 1998) ont écopé une amende pour avoir traversé entre deux intersections ; 485 (contre 378 en 1998) pour avoir omis de respecter les feux de circulation, et 229 (contre 161 en 1998) pour ne s’être pas conformés aux feux de piéton. Coût de ces imprudences? 27 $.
Pourquoi cette intensification des mesures coercitives ? « On vise toujours à avoir le moins d’accidents possible », explique le sergent Marianne Rivest, conseillère à la section Sécurité routière et circulation du SPCUM, qui estime que répression et prévention vont de pair.
La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) applaudit les efforts du SPCUM. Car l’augmentation du nombre de contraventions se traduit par une diminution du nombre d’accidents, note Denise Laberge, du service de la promotion de la sécurité routière de la SAAQ. « Au-delà de la sensibilisation, il faut des mesures coercitives.
Car c’est avant tout la vie des gens qui est en jeu ! » dit-elle.
Au Québec, les piétons se situent au second rang de l’ensemble des victimes de la route.
Selon la Société d’Assurance Automobile du Québec (SAAQ), dans 70 % des cas, c’est leur négligence — et non celle des conducteurs — qui est à l’origine des accidents. Ils se font heurter principalement lorsqu’ils circulent en dehors des intersections, entre les voitures ou en diagonale, révèlent les rapports d’accidents.
« Le nombre d’accidents graves a baissé depuis 1992, observe Mme Laberge. Les campagnes de sensibilisation portent fruit. Mais reste qu’il y a encore beaucoup trop d’accidents et beaucoup trop de victimes. »
Enfants et personnes âgées
Les groupes les plus à risque demeurent les enfants (5 à 14 ans) et, de plus en plus, les personnes âgées, vieillissement de la population pris en compte.
Sur le territoire de la CUM, en 1999, il s’est produit 1687 accidents impliquant un automobiliste et un piéton. Vingt-sept piétons y ont perdu la vie, dont 16 âgés de plus de 65 ans, et 141 ont été gravement blessés.
Le fait que les aînés aient souvent moins de mobilité, moins de réflexes et que leurs sens soient moins affinés les rend particulièrement vulnérables, souligne Mme Laberge. « Malheureusement, quand ils sont victimes d’un accident, ils risquent plus souvent de mourir, alors que les plus jeunes peuvent s’en sortir avec des fractures multiples. »
Préoccupée par la hausse du nombre de piétons âgés fauchés par des automobilistes, la SAAQ a lancé, l’automne dernier, une vaste campagne de sensibilisation. L’auteure Marguerite Lescop, porte-parole de la campagne auprès des aînés, a entrepris une tournée de plusieurs résidences de personnes âgées pour rappeler certaines règles de sécurité et distribuer un dépliant intitulé Traverser la rue. Un pas de travers et c’est l’enfer…
(Texte paru dans La Presse, le 7 avril 2000. La situation n’a pas beaucoup changé dès lors).

plus denses à Montréal. Photo : Michel Gravel. La Presse.
Il me semble voir de plus en plus de piétons traverser la rue au hasard. Elles sont très attentives, ces personnes-là, en s’assurant d’abord de l’absence de policiers. Pourtant, depuis l’an 2000, le coût de l’amende aurait aussi augmenté par rapport à 27$. Si, tout simplement, on respecte les feux de signalisation?