La police de la CUM a les criminels du Net à l’œil

La police de la Communauté urbaine de Montréal a les criminels du Net à l’œil

Depuis sa création au mois de novembre 1996, la section des Crimes technologiques de la police de la CUM, dont l’objectif est de lutter contre la criminalité faite à l’aide de l’ordinateur, a traité quelque 180 dossiers et a réussi à en fermer 100.

La semaine dernière, trois pédophiles œuvrant sur l’Internet ont été arrêtés à la suite du travail d’enquête réalisé par les quatre policiers de cette section.

Comme l’a expliqué hier le sergent – détective Jacques Viau, le travail des policiers consiste à rechercher les preuves et faire les enquêtes nécessaires relatives aux crimes qui se commettent sur l’Internet.

Le 18 juin dernier, Sylvain Dufresne, 24 ans, a été formellement accusé de production et de possession de matériel pornographique juvénile en plus d’être accusé de possession d’armes. Dufresne recrutait ses victimes sur le Net, puis les invitait à venir le rencontrer pour finalement avoir des relations sexuelles avec des jeunes âgés de 14 à 17 ans.

L’accusé filmait d’abord ses ébats sexuels avec les adolescents à l’aide de caméras cachées, puis rediffusait ces images sur l’Internet.

Il faisait ensuite chanter ses victimes, menaçant de révéler au grand jour qu’ils étaient homosexuels.

Le sergent détective Viau a expliqué que de nombreuses plaintes étaient adressées au SPCUM via le courrier électronique.

« Lorsqu’une plainte ainsi reçu touche la moralité et que nous avons la conviction qu’un crime a été commis, on réfère la plainte à la moralité tout en accordant un support technique aux policiers. On s’occupe de recueillir la preuve nécessaire et de localiser d’où vient le crime », a précisé le policier.

Fan de l’informatique depuis 20 ans, le sergent détective Viau a réussi la semaine dernière avec ses collègues à épingler un individu qui organisait via l’Internet un concours de petits garçons. Il faisait voter les internautes amateurs de petits garçons âgés de 9 à 12 ans, qui au départ étaient vêtus. L’enquête policière a permis de déterminer que cette personne est un prédateur sexuel.

Un autre, qui avait échangé avec un policier américain et qui se spécialisait dans l’échange de matériel pédophilique, a été arrêté à Brossard.

Le sergent détective a expliqué que le crime via l’Internet allait au-delà des frontières et que pour lutter efficacement il fallait que les policiers fassent de même et s’échangent de l’information concernant des crimes qui sont ainsi commis.

Afin de protéger les enfants contre ces déviants, le sergent détective recommande aux parents de ne pas laisser leurs enfants jouer sur l’Internet sans se soucier de savoir avec qui ils correspondent et de quoi ils parlent.

« L’ordinateur devrait être dans un endroit commun à tout le monde dans la maison. Les parents n’ont pas le réflexe de penser qu’un intrus puisse pénétrer dans leur demeure par l’écran. Il faut qu’ils s’intéressent au contenu des sites qui attirent l’enfant ».

Le policier a ajouté qu’il comptait beaucoup sur la collaboration des fournisseurs d’Internet pour faire le ménage sur le réseau.

Les activités illicites de certaines personnes nuisant à l’outil que représente le Net pour les personnes normales.

(Par Raymond Gervais. Texte tiré du journal La Presse du 27 juin 1998).

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