
Accusations contre la police après l’affaire de Murdochville
Le président de la Fédération des Travailleurs du Québec, M. Roger Provost, a accusé hier, le 21 août 1957, la police provinciale d’avoir préparé, conjointement avec la Gaspé Copper Mines Limited et les voyous, l’attaque de lundi 19 août contre les chefs ouvrier canadiens et les grévistes de Murdochville qui tentaient d’établir des lignes de piquetage.
«Cette attaque, a renchéri M. Provost, ne peut avoir été faite à l’insu du procureur général et le premier ministre de la province de Québec, l’hon. Maurice Duplessis, quand on connaît la servilité de la police provinciale».
L’accusation du chef ouvrier contre le procurer général, le gouvernement, la police provinciale, la Gaspée Copper Mined Limited et les voyous à la solde, a été porté hier au cours d’une conférence de presse donnée à la suite des incidents du 19 août, à Murdochville, alors que les grévistes et leurs compagnons ont été lapidés par les briseurs de grève.
«Nous avons acquis les preuves, a affirmé M. Provost, que la police provinciale a non seulement favorisé les actes criminels des briseurs de grève, mais les a aussi armés de matraques pour attaquer les grévistes et leurs compagnons».
Au moment même où M. Provost faisait sa déclaration, un téléphone parvenait de Murdochville. Le secrétaire du local syndicat, M. Yvon Poirier, faisait savoir que «de nouvelles preuves de la connivence de la police provinciale» avaient été recueillies dans la journée à Murdochville, que « plusieurs citoyens affirment avoir été témoins de ce que des matraques ont été distribuées par les policiers provinciaux aux briseurs de grève».
M. Roger Bédard, le directeur de la grève, annonçait aussi que « les grévistes sont plus déterminés que jamais » et que « le nombre de briseurs de grève semblait avoir diminué».
(D’après La Presse, le 21 août 1957).

Murdochville. Photographie libre de droits.
Pour compléter la lecture :
- Enquête de 1957
- Grèves au Québec (l’index thématique)
- Ligne du temps : 1957
- Biographie de Maurice Duplessis
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