Pile solaire réalisée par des savants
Bien que le soleil produise plus de mille trillions de kilowatts-heures d’énergie par jour, ce que se compare à toutes les réserves de charbon, d’huile, de gaz naturel et d’uranium, découverts sur la terre, l’homme n’a, jusqu’ici, converti directement à son usage qu’une infime partie de son énergie.
Mais de récentes découvertes réalisées par trois savants de la compagnie de téléphone BELL, permettent d’anticiper sous peu des développements considérables dans ce domaine. En effet, ces savants ont réussi à construire un appareil capable de transformer en électricité une quantité d’énergie solaire suffisante pour assurer une conversation téléphonique on encore faire tourner une petite roue.
C’est ce qu’a révélé l’avant-midi du 16 août 1954, M. R. Karl Honaman, directeur des relations extérieures aux laboratoires de la compagnie de téléphone Bell, dans une causerie intitulée « Frontières des communications », et donnée à Montréal à un groupe d’employés de cette compagnie.
M. Honaman a donnée une démonstration de la fameuse pile solaire Bell inventée par le physicien G. L. Pearson, le chimiste G. S. Fuller et l’ingénieur en électronique D. M. Chapin.
Pour fabriquer cette pile, les savants ont utilisé du silicium, qui forme l’élément principal du sable ordinaire et qu’ils ont traité de façon spéciale au gaz, à haute température.
Extrêmement sensibles à la lumière, les bandes de silicium, minces comme des lames de rasoir, peuvent, reliées ensemble, transmettre du soleil 50 watts d’électricité par verge carrée d’exposition.
Cette batterie solaire a une efficacité de 6%, ce qui, disent les savants, se compare avantageusement à l’efficacité de la vapeur et de la gazoline. Le silicium, l’un des matériaux les plus abondants sur la superficie de la terre, possède une plus grande stabilité électronique à des hautes températures que les autres semi-conducteurs employés en électronique. Le silicium est un semi-conducteur chimiquement relié au germanium, ce dernier étant employé dans la fabrication des transistors.
(Publié dans La Presse, le 17 août 1954).
