Phénomène météorologique

Phénomène météorologique

Notre Atmosphère présente depuis midi, ce jour, un phénomène singulier qui se manifeste vers le nord; c’est un brouillard épais, impénétrable aux rayons du soleil, qui se répandant sur cette ville, l’a plongé dans une noirceur telle, qu’en écrivant ceci dans un des appartements les plus élevés et les plus éclairés de la maison du Parlement, nous sommes obligés d’écrire à la chandelle et il n’est que trois heures de l’après-midi. Les chandelles ont été allumées partout où l’on travaille, depuis deux heures et demie. Le temps est calme et frais, et le brouillard s’avance lentement du Nord-Ouest. Le Sud présente à l’horizon une bande d’un beau jaune orange, qui fait un magnifique contraste avec le voile sombre qui cache le reste du firmament; c’est elle qui nous donne un peu de lumière que nous avons encore. Il tombe quelque grain de pluie.

3 1/2 heures (15.30) – Noirceur encore plus grande; on aperçoit la lumière des fourneaux à chaux de Beauport, comme dans une nuit ordinaire. Pluie légère.

5 heures (17) – Le brouillard s’éclaircit et il fait aussi clair que lorsque le temps est couvert, à cette heure et à ce temps de l’année.

Il continue à tomber une pluie légère. On nous rappelle que la grande noirceur de 1784 eut lieu vers le même temps, savoir le 14 Octobre.

(Le Canadien, 17 octobre 1834)

Pourquoi le ciel est appelé firmament?

Dans le langage ordinaire, le firmament n’est autre chose que l’espace azuré dans lequel se meuvent les astres.

Mais, dans l’astronomie ancienne, on donnait le nom de firmament (du latin « firmamentum« , appui, soutien), à la voûte céleste, parce qu’on croyait qu’elle était de cristal et portant, attachées après elle, toutes les étoiles fixes. On supposait que le ciel tournait et entrainait, dans son mouvement, les cieux inférieurs et ceux des planètes.

En théologie, le firmament est, suivant la Genèse, ce qui sépare les eaux inférieurs des eaux supérieures; aussi plusieurs théologiens le distinguent-ils du ciel proprement dit, ou empyrée.

Lire aussi :

• Le dernier météore (le même événement décrit par La Minerve, le 20 octobre 1834)
• La Grande Noirceur de 1819
• Le brouillard de 1912
• Le tremblement de terre en 1663