OTS : le massacre devait avoir lieu à Saint-Sauveur
Gros plan sur la flamme d’une chandelle. Image hors foyer. Plan d’ensemble de la chandelle et de la salle, où s’avancent des templiers, deux par deux. Les premières scènes du film de promotion de l’Ordre du Temple Solaire, saisi par la Sûreté du Québec, font rire les profanes et frémir les survivants du grand carnage d’octobre 1994.
Le film a été tourné dans la maison de l’Ordre, sur la rue Lafleur, à Saint-Sauveur. C’est là que le Grand Chef Joseph Di Mambro avait prévu qu’une centaine de membres finiraient leurs jours, avec ou sans leur consentement. Les survivants, qui se sont reconnus dans le film, frémissent aujourd’hui, quand ils le visionnent. Ils l’ont échappé belle.
La scène finale était prévue pour 1993. La machine s’enrayé : une enquête de SQ vient perturber les préparatifs. La SQ veut savoir pourquoi Luc Jouret et d’autres membres cherchent à se procurer des armes munies de silencieux.
«L’enquête lancée en 1993, a permis aux policiers de la Sûreté du Québec de contrer à ce moment là les intentions suicidaires et criminelles de la secte », a déclaré un porte-parole, Robert Poëti. Les dirigeants de l’Ordre ont dû changer leurs plans, réorganiser leurs actions, trouver un autre lieu.
«Nous sommes convaincus qu’entre 40 et 50 personnes, qui ont quitté les rangs de l’Ordre du Temple solaire à la suite de cette enquête, auraient pu faire partie de ce drame, qui se serait déroulé non pas en Suisse, mais au 66, rue Lafleur, à Saint-Sauveur.
(Texte paru dans La Presse, le 19 novembre 1994)

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