Nombreux accidents d’auto

Un autre accident d’auto : Le devoir du jury et le juge Lazure

Le président de la cour d’Assises déplore les trop nombreux accidents d’auto

Le procès de Dieudonné Dubuc, 25 ans, 4505, rue De Lanaudière, accusé d’homicide involontaire à la suite de la mort de Mlle Rose Grégoire, 27 ans, 1892, rue des Carrières, résultat d’un accident d’automobile survenu le 5 novembre 1938 dans le viaduc de la rue Papineau, s’est terminé hier soir. Le jury doit rendre son verdict ce matin. Le juge Wilfrid Lazure, dans un clair résumé des débats, a dans un clair résumé des débats, a tout spécialement souligné au Jury ses devoirs et déclaré sans hésiter que si les accidents d’automobile étaient devenus trop nombreux, c’est qu’il y avait trop peu de condamnations en cour d’Assises. Les jurés sont responsables, doivent faire leur devoir tout leur devoir, et personne ne peut blâmer la loi et la justice d’un état de chose lamentable.

Le tribunal souligna le nouvel amendement au Code pénal qui substitue à la « négligence criminelle » le délit de « conduite dangereuse ». Ce délit rend passible d’une peine de prison de deux ans, de $1,000 d’amende et du retrait du permis de conduire du chauffeur coupable pour une période de trois ans. Dans le cas de Dubuc, les jurés doivent se rendre compte qu’un conducteur d’autour qui suit un tramway doit être des plus prudents et savoir qu’un arrêt imprévu est possible d’un moment à l’autre.

L’un des témoins les plus importants du ministère public, représenté par Maître Ivan Sabourin, M. Charles-Émile Charest, 4452, rue Messier, garde-moteur d’un tramway du circuit Rosemont, déclara au jury que le soir de l’accident, vers les 7 heures 30 du soir, il dirigeait son tram du Sud au Nord, rue Papineau. Dans le tunnel, il aperçut, en face du signal d’arrêt, une femme qui lui faisait signe de stopper. Il immobilisa son véhicule et ouvrit ses portes. Une auto survint et renversa la femme comme elle allait monter en tramway. La malheureuse alla retomber sur le pavé en avant du tramway. D’après le témoin, la voiture de Dubuc filait à une vitesse de 35 milles à l’heure. Contre-interrogé par Maître Charlemagne Landry, avocat de la défense, le témoin jura que l’auto du prévenu passa au moment même où il ouvrait ses portes et qu’il avait plu quelque temps avant cet accident. Mlle Grégoire mourut à l’hôpital Saint-Luc le 15 novembre, d’une fracture du crâne.

(Cette nouvelle date du 9 mars 1939).

Quand les ressources sont limités, les intelligences s’entredévorent. (Jean-Claude Dunych)
Quand les ressources sont limités, les intelligences s’entredévorent. (Jean-Claude Dunych) . Rue Notre-Dame de Montréal la nuit. Photographie de Megan Jorgensen.

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