Néo-fédéralisme

Les Québécois préfèrent toujours le néo-fédéralisme

Ces quatre dernières années, le mouvement indépendantiste québécois a fait une résurgence dramatique, mais malgré l’apparente stabilité de cette option, tout indique que les Québécois préfèrent toujours un fédéralisme renouvelé (néo-fédéralisme).

C’est la conclusion que se détache d’une étude intitulée « Le mouvement indépendantiste du Québec : une résurgence dramatique ». Le professeur Maurice Pinard, du département de sociologie de l’Université McGill, l’a fait. Il l’a publié dans le périodique américain Journal of International Affaires.

L’option indépendantiste a connu trois phases depuis sa renaissance à la fin des années 1950, selon M. Pinard.

La première, relativement longue, celle de la croissance lente, a duré jusqu’en 1980. Entre 1962 et l’année du référendum, elle a progressé de 16%.

La seconde phase, plus rapide, celle de la démobilisation, a duré de 1980 à 1988.

La troisième phase, celle de sa remontée spectaculaire, a démarré lentement à la fin de 1988, mais au milieu de 1989, elle ressuscitait littéralement pour progresser de 30 points par rapport à 1985 et se stabiliser à 45%.

Pour ce qui est de la souveraineté – association, parce qu’elle est plus « molle », elle est généralement plus populaire que l’option indépendantiste.

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Maurice Pinard  constate qu’avec les années, l’écart entre les deux options s’est rétréci. Ce qui le fait déduire que certains citoyens disant choisir l’indépendance préfèrent en fait un Québec indépendant associé économiquement avec le reste du Canada. Autrement dit, ils favorisent la souveraineté – association.

Quel enseignement pour l’avenir peut-on tirer de cette analyse?

Il n’est pas plus facile de prédire l’avenir, dit le professeur Pinard, que ce le fut de prévoir la tournure actuelle des événements.

Pour M. Pinard, à cour terme les souverainistes n’ont qu’un seul espoir. Que le reste du Canada ne parvienne pas à satisfaire les attentes de Québec. Ce qui est possible mais non assuré. Dans une telle éventualité, le gouvernement devrait tenir le référendum. Auquel il s’est engagé sur une forme de souveraineté, et pourrait le gagner.

Mais les souverainistes ont plus de raison d’être optimistes à long terme, advenant leur retour au pouvoir. Élu sur un programme stipulant qu’ils vont proclamer la pleine souveraineté du Québec et faire toutes les démarches u conduisant. Le gouvernement péquiste serait en mesure de plonger le pays dans une position idéale pour atteindre son objectif à la faveur d’un référendum.

(Publié le 26 mars 1992 dans La Presse).

concert de la fete nationale
Concert de la Fête nationale. Photo : © GrandQuebec.com.

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