
Désastre maritime à Toronto
Le Noronic rasé par un incendie. Un grand nombre de morts
Le 17 septembre 1949, tôt le matin, un incendie éclair a englouti le navire d’excursion Noronic alors qu’il débordait de touristes. Les pompiers ont révélé qu’ils avaient retrouvé 58 cadavres calcinés dans les ruines.
Les autorités de la morgue ont dit qu’on les avait averties de se tenir prêts à recevoir au moins cent autres corpos. Même ce chiffre, ont-ils ajouté, serait probablement inférieur à la réalité.
Si ces tristes précisions se réalisent, cet incendie marquera la pire tragédie dans l’histoire du temps de paix du Canada.
Cinquante pompiers, munis de lampes de poche, fouillaient encore le 18 septembre l’épave fumante du navire Noronic afin d’établir s’il ne se trouve pas d’autres victimes de l’incendie qui a surpris passagers et équipage à bord, en pleine nuit.
À 8.15, le matin du 19 septembre, on avait déjà retiré les corps calcinés de 11 personnes des ruines du bar et deux femmes avaient succombé à leurs brûlures, portant le nombre des morts à treize. Cinquante-sept autres personnes avaient également été hospitalisées, dont seize par blessures graves.
Les autorités du service des incendies ont déclaré qu’il serait impossible de déterminer exactement le nombre des morts tans que les pompiers n’auront pu fouiller complètement les décombres.
Ces derniers furent impuissants à monter à bord du navire avant sept heures le matin du 18 septembre, soit cinq heures après que la première des trois alarmes eût été sonnée. Dix-huit voitures du service des incendies se rendirent sur les lieux, de même que deux bateaux-pompes, mais leurs efforts furent vains. Le Noronic devait être complètement rasé par les flammes au quai du Canada Steamship Lines, au pied de la rue Bay.
Presque tous des Américains
Les flammes qui ont soudainement englouti l’arrière-pont firent rage à travers le pont de bois. Les 520 passagers, dont la plupart avaient été tirés de leur sommeil, cherchaient désespérément à fuir. Un bon nombre sautèrent par-dessus bord ou se laissèrent glisser sur les cordages.
Les officiers et les membres d’équipage se hâtèrent de donner l’alarme sur le navire et d’éveiller ceux qui étaient au lit. Quatre heures après la première alarme, les flammes faisaient toujours rage et le navire était enveloppé d’un nuage de fumée.
Tous les passagers, moins vingt, étaient des Américains. Le Noronic était arrivé à Toronto à six heures, le 17 septembre, en provenance de Cliveland et Détroit.
Peter Sage, de Hull, Québec, un employé du Noronic, a relaté comment il avait réussi à aider cent passagers à atteindre le Cayuga, un autre navire ancré près du vaisseau en flammes.
Héroïsme de l’équipage
Mlle Mildred Briggs, de Détroit, a raconté, de son côté qu’elle croyait qu’on voulait plaisanter quand elle entendit d’abord crier au feu. D’après ce témoin, les flammes se seraient répandues si rapidement qu’on eût dit que le navire était devenu une véritable boîte d’allumettes. Mlle Briggs a loué le travail héroïque des membres d’équipage qui ont réussi à maintenir un semblant de calme et d’ordre malgré l’hystérie qui s’était emparée de nombre de passagers.
J. Donald Church, de Silver Lake, Ohio, décrit par d’autres passagers comme un véritable héros, a déclaré qu’il était d’avis que les flammes avaient été allumées dans une armoire de la buanderie, près du bar. Il tenta, a-t-il raconté, d’éteindre les flammes à l’aide d’un extincteur chimique, mais celui-ci refusa à peu près complètement de fonctionner.

Le Noronic brûle. Source de la photographie : Archives de Toronto.
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