L’abbé pusher

La faute de l’abbé Taillefer

Le 14 septembre 1949, la plus importante saisie de narcotiques dans l’histoire de la métropole à cette époque vient d’être opérée par la Gendarmerie royale. Deux hommes ont été arrêtés, quelque 5000 capsules d’héroïne évaluées à 80 000$ ont été confisquées.

Lors de leur arrestation, ils ont donné comme noms Joseph-Arthur Taillefer et Michel Sisco, tous deux de Montréal. La police n’a pas divulgué d’autres détails sur leur identité. Mais, le scandale éclate au grand jour, les Montréalais apprennent avec stupéfaction qu’il est prêtre et vicaire, rien de moins, de la vénérable paroisse de Sainte-Madeleine d’Outremont! Les pires rumeurs circulent alors, une feuille de chou avance même que l’ecclésiastique cachait ses drogues dans le tabernacle et qu’il en vendait à ses pénitents avisés dans le secret du confessionnal.

Les policiers entreprennent d’introduire un agent double auprès de l’abbé. Il se nomme Frank Martin, il vit en Colombie-Britannique d’expédients divers et passe parfois à Montréal y brasser des affaires pas très catholiques. L’abbé Taillefer le convoque à une réunion où, dit-il, il va le mettre en contact avec un monsieur important, un dénommé Michel Sisco.

L’abbé et le pseudo trafiquant Martin se rendent à la cathédrale de Montréal où Sisco leur remet la clé d’un casier de la consigne automatique de la gare Windsor où il a laissé 32 onces d’héroïne.

L’abbé, aussitôt que les 7200$ lui sont remis, sort remettre la somme à Sisco. Il n’a pas le temps de ce faire, les policiers qui ont suivi tout le déroulement de l’opération leur mettent la main au collet.

(Note finale : Joseph-Arthur Taillefer paiera cher son inconduite. Après avoir purgé sa peine, mis au ban de l’Église, il sombre dans l’alcoolisme et mène des mois durant une vie de clochard avant d’être recueilli par des Jésuites qui se font fort de le remettre dans le droit chemin.)

Voir aussi :

Bas reliefs
L’Église ne peut être souillé par l’action un homme indigne. Photo de GrandQuebec.com.

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