Mois de l’ouïe et de la parole

Mois de l’ouïe et de la parole au Canada

Une discothèque : comme un avion à réaction

Mai 1977 : « Brisons le mur du silence », tel est le thème cette année du mois de l’ouïe et de la parole à travers le Canada, le mois de mai 1977. « C’est un handicap peu connu, le moins visible de tous », souligne le représentant pour la région du Conseil canadien de coordination de la déficience auditive (CCCDA), M. Jean-Jacques DeSerres, vice-président, qui est également président du Centre québécois de la déficience auditive (CQDA). Il mentionne en outre que cette invisibilité a justement nui à la mise sur pied du dépistage, du soin et de la rééducation des sourds par le gouvernement québécois. Les dossiers sur les enfants souffrant de déficience auditive à un degré divers sont tout récents au ministère des Affaires sociales et à celui de l’Education, et on a comme objectif dans les différentes associations d’établir des statistiques et d’entreprendre une campagne de dépistage précoce. Il y a également l’Association Trépanier pour enfants sourds et l’Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs (AQEPA) qui font beaucoup pour pousser le gouvernement à prendre ses responsabilités dans ce domaine L ATES souhaite même en arriver à ce qu’il y ait un jour une unité mobile de dépistage pour les centres éloignés

Les enfants sourds

C’est la mère qui souvent décèle quelque chose d’anormal chez son bébé. Mais hélas, comme le souligne M DeSerres. quand elle consulte le médecin elle se fait trop souvent dire qu’elle s’imagine des choses. « Il faudrait amener les omnipraticiens et les pédiatres à mieux déceler une surdité possible chez les jeunes enfants, et les référer au spécialiste, car plus le dépistage est précoce, plus la rééducation est satisfaisante ». Or les spécialistes en oto-rhino-laryngologie et les audiologistes orthophonistes insistent pour un dépistage de plus en plus précoce. Une rééducation de la parole, et plus tard des classes spéciales pour que ces enfants, la plupart du temps ayant une intelligence normale, puissent suivre leurs études et apprendre un métier ou une profession, sont des revendications légitimes de la part des parents d’enfants sourds.

Des statistiques

On estime que 25% de la population canadienne souffre à un degré quelconque de difficultés de l’ouïe Un enfant sur 1500 nouveau-nés souffre d’une déficience auditive. À l’âge de 5 ans. 4% de toute la population enfantine a une déficience auditive. C’est énorme. Dans plusieurs cas cela peut être amélioré. L’ouïe est cependant menacée par la civilisation elle- même: surdités industrielles, bruits des villes, etc. Si on n’arrive pas à contrôler la pollution par le bruit, il se peut qu’en l’an 2000 la majorité des habitants d’une grande ville soit atteinte dans son audition.

Une exposition prolongée au bruit peut causer une surdité. Et celle-là peut se prévenir’ Si on calcule par décibels, la limite acceptable est de 90 Si des chuchotement montent à 30 décibels, un bureau d’affaires jusqu’à 60, un grand magasin à 70, un aspirateur à 80. la tondeuse à gazon atteint la limite de 90.

Au-delà de cette limite, l’oreille ne peut supporter plus de 4 heures par jour le bruit d’un camion poids lourd et pas plus de 2 heures par jour une grue à moteur diésel qui monte à 100 décibels. Un bulldozer produit 110 décibels, la musique d’une discothèque ou d’un orchestre avec des amplificateurs donne entre 110 et 120 décibels… et 120 décibels est le bruit d’un moteur à réaction à 25 pieds! Un spécialiste a dit à Radio-Canada lors d’une entrevue, que passer deux heures tous les samedis soir pendant cinq ans dans une discothèque équivaut à une surdité dans 10 ans.

Notre ouïe est en danger. Il faut la protéger chez nous et chez les nôtres.

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Notre ouïe a été créée pour comprendre la langue. Photo de Megan Jorgensen.
Notre ouïe a été créée pour comprendre la langue. Photo de Megan Jorgensen.

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