Quatre militaires canadiens accusées de meurtre et de torture de Shidane Abukar Arone
Après deux mois d’enquête, on a finalement formellement accusé quatre militaires canadiens d’avoir torturé et assassiné le civil somalien Shidane Abukar Arone. Il était âgé de 16 ans. Cela arrive en mars 1993, à la base de Belet Huen en Somalie.
On accuse deux d’entre eux, le caporal-chef Clayton Marchee et le soldat Elvin Brown, de meurtre au second degré et de torture.
Le soldat David Brocklebank et le sergent Mark Boland font face quant à eux à des accusations de torture. Ainsi que de « négligence dans l’exécution de leur tâche ».
Selon le brigadier général Pierre Boutet, c’est la première fois que des militaires canadiens doivent faire face à des accusations d’une telle gravité. Ainsi que pour des gestes faits alors qu’ils participaient à une opération des Nations Unies.
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Ils ont battu Arone à mort alors qu’il était en détention à la base militaire canadienne de Belet Huen, en Somalie, le 16 mars dernier. L’armée l’avait arrêté et mis en détention. Essentiellement dans un trou dans le sol entouré de sacs de sable. Cela parce qu’il avait tenté de s’infiltrer illégalement sur la base canadienne.
Les quatre militaires accusés sont tous membres du régiment aéroporté basé à Petawawa, non loin d’Ottawa. On les rapatria tous depuis le début de cette affaire.
L’un d’entre eux, le caporal Marchee, est à l’hôpital militaire d’Ottawa depuis près de deux mois maintenant. Son état est grave et le caporal est incapable de communiquer. Il a été ramené dans le coma de Somalie où on l’avait retrouvé, pendu dans sa cellule à la base de Belet Huen, le 19 mars 1993.
(C’est arrivé au Canada, le 20 mai 1993)
Pour compléter la lecture :
- Forces armées canadiennes en Somalie
- Biographie du général Roméo Dallaire
- La guerre et le Québec
- Dissolution du régiment aérotransporté