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Lac St-Jean et météorite

Lac St-Jean et météorite

Une météorite, serait-elle à l’origine du lac St-Jean ?

Le lac St-Jean serait-il un cratère formé, il y a des millions d’années, par la chute d’une météorite ?

Cette question, qui semble à première vue tenir de la fiction, intéresse pourtant les hommes de science. Aussi les autorités des Observatoires fédéraux, une Direction du ministère des Mines et des Relevés techniques, ont-elles décidé d’entreprendre d’Importants travaux de recherche afin de répondre à cette question.

Une équipe de neuf hommes, sous la direction conjointe de messieurs Jean-Paul Charette et J. R. Weber, y effectuera donc à compter du 5 février 1964 des levés gravimétriques et séismiques. La glace qui recouvre actuellement le lac offre en effet la stabilité nécessaire pour l’utilisation des instruments de précision qui serviront aux travaux.

Deux autos-neige assureront le transport des hommes et du matériel entre les différents points d’observation.

L’équipe des Observatoires fédéraux effectuera surtout des levés gravimétriques qui permettent d’obtenir des renseignements sur la composition de l’écorce terrestre. En effet, la variation de la gravité à la surface de la terre est causée par une répartition irrégulière de la matière dans la croûte terrestre.

Ainsi, les lectures gravimétriques permettent d’établir la répartition des masses et servent à déterminer la composition du sous-sol.

Les spécialistes procéderont également à quelques levés séismiques. On provoquera alors sur la glace des explosions à l’aide de dynamite.

En effet, certaines ondes pénètrent à l’intérieur du globe, puis reviennent à la surface. Des instruments précis mesurent l’intervalle de temps entre l’explosion et la réception à la surface des ondes séismiques réfléchies par certaines formations rocheuses, un peu à la manière d’un écho. Cette méthode permet d’obtenir des renseignements sur les propriétés physiques de la structure du sous-sol.

Ces divers travaux ne serviront pas seulement à déterminer l’origine du lac St-Jean. Les levés séismiques, par exemple, viendront s’ajouter à des travaux analogues effectués dons différents endroits du Canada. Les Observatoires fédéraux recueillent également d’un bout à l’outre du pays des données sur la gravité qui permettront de dresser des cartes gravimétriques.

Utilisées avec des renseignements obtenus par d’autres genres de recherches, les cartes gravimétriques constituent une aide précieuse pour comprendre la structure de la croûte terrestre. Et cette connaissance est d’une importance primordiale dans les travaux d’exploration qui ont pour but la mise en valeur des ressources minérales du Canada.

L’activité qui régnera sur la surface glacée du lac St-Jean à compter du cinq février rappellera sans doute à la population de cette région que la recherche scientifique ne cesse de se développer dons notre pays et atteint chaque jour de nouveaux sommets grâce aux efforts soutenus des scientistes canadiens.

(Ministère des Mines et des Relevés Techniques, Ottawa).

Janvier 1964, revue L’Inter.

Aurore boréale. Photographie de Banditdenuit.

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