
Wallace McGraw reconnu coupable de meurtre
Trois-Rivières. – Coupable! Tel est le verdict enregistré à 4.12 heures, hier, le 16 mars 1906, après-midi, contre Wallace McGraw, accusé d’avoir assassiné Percy Howard Sclater, de Grande-Anse, le 5 mars 1905.
Ce verdict, tombé des lèvres de chacun des jurés après que Maître Laflamme eut demandé comme suprême faveur que ces messiers déclarent publiquement leur opinion, souleva un murmure de réprobation dans la salle d’audience, bondée à tel point, que les constables étaient impuissants à maîtriser la foule.
Coupable! À l’annonce du verdict, les dames éclatèrent en sanglots, et dans les couloirs du Palais de justice, se répercuta en murmure d’indignation, l’arrêt de mort ratifié par douze honnêtes personnes du district de Trois-Rivières.
Sur la rue, dans les bars, partout, on a commenté durant toute la journée, le verdict de mort prononce contre Wallace McGraw. Partout on ne parlait que de son innocence, partout on réclamait sa mise en liberté.
Le juré André Lesage, de Saint-Léon, après avoir été quelques heures en désaccord, se rallia aux onze jurés et ratifia leur verdict. À l’annonce du verdict, Wallace McGraw ne broncha pas d’un cheveu. Il regarda tout d’abord la foule stupéfiée, jeta les regards sur son vieux père que l’arrêt de mort prononcé contre son fils, venait de faire éclater en sanglots, puis baissa la tête.
Quelques minutes avant l’entrée dans la salle des jurés, Mary Ann Skeene, la femme Sclater, fut appelée dans la boite, et son avocat, maître Robert Greenshields, présenta une motion à l’effet de demander un jury mixte, c’est-à-dire, moitié de langue anglaise, moitié de langue française. Il demanda en même temps que le cadre actuel des jurés, soit remplacé par une nouvelle liste, ce que l’honorable juge Cannon lui accorda. Aussitôt après, on fixa le procès de la femme Sclater, au 26 mars courant.
Note :
Wallace McGraw et Mary Ann Skeene Sclater étaient accusés d’avoir tué le mari de cette dernière, version 1906 de l’éternel triangle. Le doute a toujours persisté dans l’esprit des gens de Trois-Rivières quant à la culpabilité de McCraw, ce qui explique la réaction atterrée des témoins du procès et dont tous les médias du Québec se faisaient évidemment l’écho.
La condamnation de Cordélia Poirier, née Viau et de Samuel Parslow a répondu aux attentes de la population. La réponse à la condamnation de Wallace McGraw est un bel exemple d’un jugement qui a produit un effet tout à fait contraire.
Finalement, M. McGraw obtint un nouveau procès et fut acquitté le 7 avril 1908.

Villages qui fondent. Photo de GrandQuebec.com.
Voir aussi
- Condamnation de Cordélia Viau
- Système juridique au Québec
- Crime et châtiment au Québec au XIXe siècle
- Première prison de Québec
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