Maurice Richard atteint le grand objectif de sa carrière : 500 buts !
Quelqu’un, là-haut, doit aimer Maurice Richard et les Canadiens français!, a dit M. Frank Selke hier, le 19 octobre 1957, la grande date dans l’histoire du hockey.
Les paroles de M. Selke méritent qu’on s’y arrête. Comment ne pas reconnaître que Maurice Richard est un athlète privilégié? Quel autre joueur de hockey a connu une plus glorieuse carrière? Quel autre homme a-t-il été aussi adulé par la gent sportive canadienne?
A l’âge de 35 ans, indépendant de fortune et n’ayant plus aucun objectif à viser comme joueur de hockey, Joseph Henri Maurice Richard a éprouvé l’une des plus grandes joies de sa vie d’athlète en marquant le 500e but de sa carrière étincelante dans la Ligue Nationale de hockey, samedi soir, au Forum.
Quand, dans sa joie trépidante, Maurice Richard est tombé dans les bras de Jean Béliveau, l’a étreint de toutes ses forces pour cacher une émotion difficile à contrôler, après son but historique, la foule de 14 405 spectateurs a fait entendre un cri délirant à l’unisson. Les clameurs de la multitude de compatriotes se sont prolongées jusqu’au moment où le «Rocket» est allé de sa propre initiative prendre place au banc, parmi ses coéquipiers.
Le Canadien devait triompher des Black Hawks de Chicago par 3 à 1, mais l’instructeur Toe Blake est le premier à admettre que tous les spectateurs étaient venus au Forum pour applaudir Maurice Richard et le voir accomplir son remarquable exploit.
Même si les hommes sont difficiles à épater après avoir appris que la barrière du son avait été franchie, que des hommes pouvaient lancer un satellite artificiel dans l’atmosphère, qu’un athlète pouvait courir le mille en moins de quatre minutes, les sportifs sont unanimes à admettre que le 500e but de Maurice Richard est un exploit extraordinaire.
Hector (Toe) Blake, un gaillard qui a réussi un tour de force peu commun en marquant 235 buts au cours de sa longue carrière dans le hockey majeur, prétend que le total de 500 buts comptés par le «Rocket», son ancien compagnon de jeu, peut se comparer au total de 714 coups de circuit frappés par Babe Ruth.
Ce but n’était pourtant pas le plus spectaculaire que le grand artiste canadien-français ait jamais enregistré. C’était un but comme il en avait marqué plusieurs autres, avec un lancer foudroyant et avec la signature «Maurice Richard» sur la rondelle.
M. Paul-Émile Paquette, le juge de buts, placé derrière la cage de Glen Hall, a déclaré: «J’ai vu Maurice recevoir une passe de Béliveau. Richard était placé à une vingtaine de pieds des buts et était posté au centre de la patinoire. Il a reçu le disque et il a lancé d’un tour de poignet. Le disque a passé avec une rapidité extraordinaire à la droite de Glen Hall.»

Pour en apprendre plus :
- Biographie de Maurice Richard
- Démission de Maurice Richard
- Monument de Maurice Richard
- Forum de Montréal
- Origines du hockey
- Le grenier de l’histoire
- Sport au Québec