Mascarade des gymnastes
Grand succès de la mascarade des gymnastes
Son honneur le maire Payette et Mlle Payette président cette belle fête où plus de cinq mille personnes accourent. – Les prix pour les costumes les plus originaux. La mascarade des gymnastes au Stadium, le 7 février 1908, laissera dans la mémoire des petits et des grands le souvenir d’une fête inoubliable.
C’était un spectacle ravissant que ce patinoire, que semblait avoir été transformé, pour la circonstance, en un énorme caravansérail, où toutes les couleurs, toutes les jeunesses, apportaient leur tumultueuse contribution. Les arcades de la voûte disparaissaient sous des jetés de drapés multicolores, de lanternes chinoises, vénitiennes, turques et japonaises; les murs étaient festonnés de banderoles, retenus ici et là par des écussons lumineux.
On sentait dans l’atmosphère que s’était une fête de jeunesse et, de la glace où évoluaient des centaines et des centaines d’enfants, montaient des cris, des chants, des clameurs, pleins d’enthousiasme qui se communiquait d’autant plus facilement à la foule qu’une musique de cuivre éclatants, rythmait ce brouhaha de jeunesse en liberté. Ce qui ajoutait à l’originalité du spectacle, ce sont les costumes, où la bizarrerie, le caprice et un peu de folie s’étaient certainement consultés pour arriver à composer ce groupe hétéroclite.
Il y avait des petits marquis Louis XV, hauts comme la rampe, qui cherchaient des yeux la gracieuse mairesse et qui, l’ayant découverte, l’indiquaient aux arlequins, aux Méphistophélès. On saluait en agitant les dentelles des manches et la troupe folichonne repartait pour faire place à autres.
La fantaisie avait là ses plus folles créations : des diables évoluaient aux côtés de deux enfants de cœur ; un ours blanc camaradait avec un marmot rose et un Teddy Bear faisaient des grâces en exécutant le tour de l’ivrogne. Il y avait des polichinelles, des petits princes, des parias, des Oncles Sam, enfin quiconque assista à l’une de ces fêtes sait quel étrange coup d’œil offrent ces démonstrations de joie.
Vers huit heures trente, Son Honneur Monsieur le Maire et Mademoiselle Payette arrivèrent escortés du nouveau leader du conseil, l’échevin L. A. Lapointe, l’échevin et Madame Giroux, le maire de Saint-Louis et Madame Turcot. La musique attaqua une marche triomphale, puis la foule, mariant ses vivats à ceux des enfants, une longue ovation monta vers le nouveau maire, qui salua avec émotion.
Sur un coup de sifflet du professeur Scott (il était l’organisateur de la soirée), le bruit cessa; le petit Joseph Bluteau, de l’école Murphy, dans un attrayant costume Louis XV, s’avança et fit un petit discours suivant: « Les gymnastes réunis ce soir désirent remercier par ma voix la gracieuse mairesse qui a voulu honorer notre mascarade de sa présence. Nous la prions avec reconnaissance de vouloir accepter de notre part ces quelques fleurs. « À Monsieur le maire, nous offrons nos hommages et nos félicitations pour la victoire qu’il vient de remporter. « Pour accentuer les vœux généraux des gymnastes, nous donnerons un bal en l’honneur de nos distingués visiteurs.
Des applaudissements prolongés éclatèrent, et M. Maurice Scott, approchant, présenta à Mlle Payette une ravissante gerbe de fleurs.

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