La police ouvre à coups de masse une maison de jeux barricadée
Pour y débusquer dix-neuf personnes qui s’étaient réfugiées dans le grenier d’un vieil immeuble – Autre descente importante
Continuant le travail intense entrepris pour faire disparaître les maisons de jeux, dans la métropole canadienne, les agents de la Sûreté provinciale du Québec est opéré, hier (le 4 janvier 1940), une descente sensationnelle. Des preneurs de paris, ayant constaté le fait qu’ils ne pouvaient plus opérer à jeu ouvert, avaient établi leurs quartiers généraux dans le grenier d’un vieil immeuble en pierre grise, en plein centre de Montréal. Par mesure de précaution, on avait cadenassé solidement l’entrée des lieux et la porté était de plus renforcée par de solides barres d’acier. Armés de masses, un groupe de huit policiers provinciaux, agissant sur l’ordre du commissaire de la Sûreté provinciale, a réussi à pénétrer dans la pièce barricadée, après un travail ardu de près d’une demi-heure.
Cette descente a été effectuée, vers 5 heures 30 hier après-midi, au numéro 909, rue Clark, situé à quelques pas au nord de la rue Craig. Dix-neuf personnes ont été trouvées sur les lieux et placées sous arrêt. La police a aussi saisi deux appareils téléphoniques, des journaux et courses, ainsi que divers accessoires préposés aux maisons de paris.
Autre raid important
Un peu plus tard, soit vers 7 heures, hier soir, trois agents provinciaux, ont fait irruption dans un immeuble portant le numéro 6546, rue Louis-Hébert, et armés d’un mandat de recherche, ont saisi environ 5,000 billets de loterie de hockey. Il s’agit, cette fois, de la série « Union Four Ways Action », billets qui devaient être placés sur le marché, incessamment, pour le tirage qui devait se faire la semaine prochaine. Un homme a été appréhendé, dans cette affaire et on l’a conduit aux quartiers généraux de la Sûreté provinciale du Québec. Le cautionnement pour sa mise en liberté provisoire a été fixé à $500. Il devra comparaître, en correctionnelle, sous l’accusation d’avoir vendu, troqué et possédé des billets de loterie.
On nous a laissé entendre hier soir que la guerre aux loteries se continuerait sans relâche.
(Texte paru le 5 janvier 1940 dans le quotidien Le Canada de Montréal).
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