Maison de ville

La maison de ville qui s’adapte à vos besoins

L’architecte et concepteur Jocelyn Duff a une ambition : réussir le tour de force d’éliminer tous les terrains vagues de 25 pieds de façade ou moins situés dans l’île de Montréal. Ces inesthétiques plaies béantes dans la trame bâtie sont souvent le fait d’incendies ou autres séismes dévastateurs qui ont réduit en cendres les édifices d’antan. « Ce n’est pas très esthétique, tous ces espaces vides, fait remarquer M. Duff, et il est de notre responsabilité de rebâtir dans un style qui s’adaptera au quartier existant.

Il a donc conçu des maisons de ville adaptables et jumelées qui s’inséreront dans ces espaces laissés vacantes sur les rues résidentielles de la métropole et dont chacune mesure 16 pieds 6 pouces de façade et 38 pieds de profondeur. Elles s’élèvent généralement sur deux ou trois étages, offrent une superficie habitable de 1200 pieds carrés et sont insérées entre deux édifices existants.

À qui sont destinées ces maisons? « La beauté du concept est que la maison de ville adaptable peut être aménagée de multiples façons et est donc accessible à une multitude de gens », explique le concepteur. Avec l’aide de son associé Terence Daw, M. Duff cherche depuis plusieurs années à utiliser le plus astucieusement possible les espaces restreints en milieux urbains. « La maison peut abriter un couple sans enfant ou une personne vivant seule, favoriser la cohabitation de personnes sans lien de parenté et même servir à un studio d’artiste ».

Polycrete, l’entreprise qui produit des coffrages en polystyrène dans lesquels on coule du béton, a construit la structure de la maison adaptable. Paul-Émile Lizée, président de l’entreprise, affirme que le système de construction utilisé répond admirablement bien aux exigences de ce type d’habitat. Le système joint les propriétés du polystyrène aux avantages du béton armé convenant à la construction d’une multitude de types de bâtiments : il ne se déforme pas et ne se dégrade pas. Par ailleurs, dans le cas de maisons jumelées, ces caractéristiques permettent une grande intimité en raison du haut facteur d’insonorisation.

De plus, le béton armé assure un niveau de sécurité élevé puisqu’il résiste au feu pendant plus de trois heures. « Les risques d’incendie étant très élevés dans le secteur de ce premier projet, rue Saint-Denis, la Ville de Montréal a particulièrement apprécié cette caractéristique ».

(Texte publie dans La Presse, le 12 mai 1995)

Pont Cartier
Pont Cartier. Photo : GrandQuebec.com

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