
Lucien Rivard repris
L’homme le plus recherché au Canada est appréhendé à 20 milles de Montréal
Le célèbre évadé de la prison de Bordeaux qui nous avait quittés si abruptement le 2 mars dernier (1965), a été capturé hier après-midi (16 juillet 1965) en compagnie de deux amis, Freddie Cadieux et Sébastien Boucher.
La capture des trois hommes a eu lieu à 5.05 heures à Lower Woodlands, près de Châteauguay, à 15 milles de Montréal, dans un camp d’été appartenant à Mme R. E. Birch, du 428, Lac Saint-Louis. Ce camp d’été se trouvait à une centaine de pieds seulement de la grand’route, dans les bois. Mme Birch avait loué son camp à un homme, dont elle n’a pas voulu nous donner le nom, dans la journée de lundi dernier.
On se souvient que Lucien Rivard, présumé trafiquant de narcotiques et personnage central de l’enquête Dorion, a défrayé la chronique lors de son évasion de la prison de Bordeaux, en compagnie d’André Durocher, qui a été repris depuis et condamné à deux ans d’emprisonnement. Rivard aura joui de sa liberté pendant 135 jours.
Pendant cette période de liberté, il a été vu à peu près partout dans le monde, notamment en Espagne et au Mexique. Sa femme, Marie Rivard, a également prétendu avoir reçu deux lettres de lui, une de Vancouver, lui annonçant qu’il allait quitter le pays, et une autre d’Espagne.
Dans la déclaration que les corps policiers, qui ont participé à la capture, ont remise à la presse hier soir, il est dit que Rivard a été arrêté « grâce à un effort concerté et de longue haleine des escouades de la Gendarmerie royale du Canada, de la Sûreté provinciale du Québec et de la Sûreté municipale de Montréal. » Nous avons par ailleurs appris que la police de Châteauguay n’ayant pas été avertie du coup de filet qui se préparait, elle est arrivée sur les lieux une demi-heure après que tout a été fini.
Le récit de la capture
Voici le récit de la capture que nous a fait hier soir Mme Birch : Des centaines de policiers sont arrivés vers 4.20 heures. Ils sont entrés dans la maison et nous ont dit, à une amie et à moi, de ne pas bouger. Sans explication évidemment! Ces gens-là ne parlent pas facilement.
Les portes d’une prison d’autrefois. Photo : © GrandQuébec.com.
«Là, Il y avait des policiers armés partout sur le terrain, autour de la maison et du camp que je loue tout près. Au bout d’une demi-heure environ, tout était fini.
« Ils ont cadenassé le camp et bouché toutes les fenêtres. Ils m’ont interdit d’aller sur son terrain et d’aller plus loin que ma porte d’entrée principale, qui donne justement sur le terrain où est située le camp. Ils m’ont dit d’avertir quiconque s’aventurerait par là qu’il se ferait arrêter ».
Les policiers qui ont procédé à l’arrestation de Rivard et de ses compagnons ont dit que les trois hommes n’avaient pas offert de résistance qu qu’ils n’étaient pas armés.
Contrairement à ce qu’on dit certains bulletins de nouvelles, les trois hommes n’ont pas eu le temps de se rendre à un yacht qui aurait été amarré près de leur cachette. Ils ont bel et bien été arrêtés dans leur champ.
(Cela se passait au Québec le 16 juillet 1965, publié dans La Presse)
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