Lévesque met la souveraineté en veilleuse
René Lévesque s’est prononcé de façon très claire en faveur de la mise en veilleuse de l’option souverainiste de son parti. La souveraineté n’a pas à être le sujet des prochaines élections.
« Ni en totalité, ni en parties plus ou moins déguisées, précise-t-il, ni directement, ni moins encore par une replongée dans la tentation de vouloir « amorcer » à la pièce quelque processus que se soit en recommençant à nouveau, dans une semaine ou dans un mois, à évoquer chacun sa ou ses tranches préférés de l’objectif. «
Il rejette ainsi d’une façon qui ne laisse pas subsister la moindre équivoque le compromis offert il y a dix jours dans un texte commun publié par treize de ses ministres.
M. Lévesque leur répond par un « Non » et n’ajoute aucune clause de style qui pourrait leur permettre de prétendre même à une victoire morale. Il rejette au contraire sans ménagement tous leurs arguments et se range carrément dans le camp des modérés en épousant sans réserve le discours qu’ils ont tenu pendant les débats.
Il leur annonce également qu’il faut mettre fin au débat. « Il est clair, dit-il, que dès les tout prochains jours, il deviendrait intolérable de laisser se maintenir une telle atmosphère de forum là où la population s’attend à juste titre à sentir comme à voir à nouveau la solidarité essentielle d’une équipe du gouvernement. »
Il semble ainsi inviter à quitter le cabinet ceux qui voudraient poursuivre le débat jusqu’au congrès spécial que le Conseil exécutif a fixé hier soir au 19 janvier 1985, et au cours duquel on réexaminera exclusivement l’article un du programme du PQ.
Pour M. Lévesque, « il saute aux yeux » qu’il faut laisser tomber l’idée d’élections référendaires et « la prétention extrême, terriblement ghettoïsante, d’indiquer à l’avance les votes qu’on accepterait et ceux qu’on refuserait. »
(Cette nouvelle a été publiée le 19 novembre 1984).
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