
Un incendie désastreux ravage le quartier commercial de Sorel
Sorel. – Vers quatre heures, ce matin, le 3 mars 1909, le feu s’est déclaré dans un hangar à l’arrière de l’épicerie de M. A-C. Trempe, rue du Roi, et s’est communiqué bientôt à l’épicerie, qui fut détruite complètement.
Puis les flammes atteignirent le grand magasin de M. L.-T. Trempe, l’établissement de M. Lizotte; la pharmacie de M. Émile Chevalier, les dépendances de M. le juge Bruneau, rue Georges.
On croit que l’incendie a été allumé par des fils en mauvais état. Les dommages subis par M. A.-C. Trempe s’élèvent à $13,000 qui couvrent particulièrement des assurances au montant de $6,000. L’École technique de M. Tétreault a été détruite; elle n’était pas assurée. M. M.-A. Baril a perdu ses meubles.
Les pompiers de Montréal
Montréal a envoyé des secours. Vers 10h.30, une équipe est partie par convoi spécial de la gare du Grand Tronc. Elle était composée de huit hommes et emmenait avec elle la puissante pompe à vapeur de la caserne #22 et le fourgon à boyaux de la caserne #7.
Un message téléphonique était arrivé chez le chef Tremblay à 6 heures du matin, pour lui demander du secours, mais on téléphona un peu après que le feu était maîtrisé. Il n’en était rien car vers 9 heures 3, un nouveau message demandait instamment des secours, et le chef donna les ordres nécessaires.

Pompiers sur un véhicule à incendie, vers 1925. Source de la photo : Archives de la ville de Québec.
Historique de Sorel
Ancienne ville portuaire, aujourd’hui, partie de l’agglomération Sorel-Tracy, située à l’embouchure du Richelieu et à la tête du lac Saint-Pierre, en face des îles de Sorel, à 85 km au nord-est de Montréal, Sorel constitue la quatrième plus ancienne ville du Canada.
L’histoire soreloise connaîtra ses balbutiements avec la venue de Samuel de Champlain dans cette région en 1609-1610. L’année 1642 marque la construction par Montmagny du fort Richelieu – ainsi dénommé en l’honneur du cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII -, sur la rive droite de la rivière du même nom. Il sera rebâti en 1665 par Prouville de Tracy, avec l’aide de Pierre de Saurel (1628-1682), dont il prendra le nom en 1672. Cette année-là, un territoire voisin, promis en 1667, est officiellement concédé à Saurel, officier du régiment de Carignan-Salières. Le nom Sorel, également attribué à la ville en 1860 et au bureau de poste en 1862, a connu bien des avatars orthographiques : Saurel (1680) ; Sorel (1689) ; Sorelle (1795) ; Sorrell (1770) ; Sorrel (1760), et quelques aurait vu le jour vers 1670 selon certaines sources, bien que l’on ne dispose pas du décret d’érection. Cependant, son existence officielle était reconnue en 1722 avec la publication de l’Arrêt du Conseil d’État du Roi.
Toutefois, le nom primitif de l’endroit semble avoir été Fort Richelieu, d’après l’ouvrage construit une première fois en 1642. La carte de Sanson d’Abbeville (1656) indique Richelieu. Par ailleurs, une carte des paroisses de la Nouvelle-France porte simplement l’indication Sorel. Du point de vue municipal, la ville recevra sa charte en 1792 accordée au bourg de William Henry par le gouverneur de la province de Québec (1778-1784), Frederick Haldimand (1718-1791), qui avait acheté, en 1781, le territoire fr cette partie de l’ancienne seigneurie. Il en fit un territoire d’État afin d’y établir des Loyalistes. Le choix du nom s’explique par le séjour récent du prince de Galles au Canada en 1787, William Henry, devenu ultérieurement le roi Guillaume IV.
Le bureau de poste, ouvert, ouvert en 1814, et la ville instituée en 1848, garderont par la suite la dénomination de William Henry. Une nouvelle érection sous l’appellation Sorel en 1860, restituera à la ville son nom historique.
Au cours de la guerre de l’indépendance américaine (1776-1783), l’endroit devient un lieu de cantonnement de soldats britanniques, où plusieurs Loyalistes s’installent à compter de 1784. D’autre part, était créée, en 1845, la municipalité de Sorel « comprenant la paroisse catholique romaine de Saint-Pierre de Sorel ». Abolie deux ans plus tard et rattachée à la municipalité du comté de Richelieu, elle devait être rétablie en 1855 comme municipalité de la paroisse de Sorel. Or, la dénomination municipale officielle de Saint-Pierre-de-Spre ; est tributaire de celle figurant à l’article 34 du Code municipal de 1871. En 1992, les deux municipalités, soit celle de la paroisse de Saint-Pierre-de-Sorel et celle de la ville de Sorel, fusionnaient pour former l’actuelle ville qui a conservé le nom si chargé d’histoire de Sorel. Les Sorelois œuvrent notamment dans les usines de métallurgie, des ateliers de mécanique, dans la construction de gros cargos.
Voir aussi :
Facebook
Twitter
RSS