Incendie à Joliette
Un feu fait pour $350, 000 de pertes. Les scieries Copping, deux glaciers, huit maisons, 40 hangars et un auto détruits
Joliette – L’incendie qui a éclaté dans la scierie de la compagnie W. Copping, jeudi matin, le 9 avril 1925, a eu des conséquences plus sérieuses qu’on aurait cru au premier abord. Les flammes n’ont pu être maîtrisées que vers 8 heures, dans la soirée. Des jets d’eau, depuis deux jours, ont été continuellement dirigés en divers endroits d’où, à tout instant des flammes jaillissent.
Une grande partie du quartier sis à l’est de la rivière L’Assomption connu sous le nom de village Flamand, a été détruite ou sérieusement endommagée. Les scieries et approximativement 2,000,000 de pieds de bois de service, qui se trouvaient empilés dans les cours, ont été complètement détruits en même temps que deux immenses glacières, huit maisons et leurs dépendances, ainsi qu’un très grand nombre de hangars, écuries et autres dépendances de maisons voisines. On calcule que les pertes sont de $341,750. C’est à peine si un quart de ces pertes sont couvertes par les assurances.
Ces pertes sont d’autant plus pénibles pour la ville de Joliette, qu’elles affectent particulièrement la classe ouvrière. En plus du fait que les maisons détruites ou sérieusement endommagées étaient la propriété d’ouvriers, la destruction complète de la scierie Copping et des glacières Malo prive de 2755 à 300 travailleurs de leur gagne-pain, au moins pour quelques mois.
Progrès rapides
L’incendie, comme on le sait, s’est déclaré dans la scierie principale de la compagnie Copping, sise sur le bord de la rivière L’Assomption, à 10 heures 35, jeudi matin. Les moulins étaient en opération depuis quelques heures, déjà, lorsque des ouvriers découvrirent les flammes, près de l’énorme arbre de couche qui commande pratiquement toutes les pièces de machinerie. Immédiatement, quelqu’un court sonner l’alarme à l’angle des rues Scallon et Saint-Thomas, pendant que les autres employés tentaient d’arrêter les progrès de l’élément destructeur. Mais, évidemment, l’on comptait sans la force du vent sud qu soufflait à une vélocité de 35 à 40 milles à l’heure, poussant les flammes vers les autres constructions et vers les cours dans lesquelles d’énormes quantités de madriers, planches et autres étaient empilés. Bientôt, la position n’était plus tenable et l’on dut céder peu à peu, devant l’intensité des flammes.
Cause probable
D’après les personnes qui se trouvaient dans la scierie, à ce moment, une bille de l’un des coussinets du gros arbre de commande aurait été la cause de cet incendie qui jette une partie de la population sur le pavé. Cette bille, pour une raison inconnue, aurait chauffé au point d’allumer l’incendie dans des copeaux ou de la sciure de bois.
Sur le côté sud de la rivière, tout semblait devoir être rasé par le feu. Le vent de diminuait pas d’intensité et le crépitement sinistre des flammes faisait fuir les occupants de maisons situées à plusieurs centaines de pieds de l’endroit où les flammes avaient été découvertes. Que de scènes pénibles se sont déroulées pendant ces heures d’attente. Pendant que les hommes déménageaient les meubles, les femmes, à la jupe desquelles de jeunes enfants s’accrochaient en pleurant, sauvaient les menus objets les plus précieux du ménage. Partout, dans les champs voisins, on voyait des amas de meubles, lits et divers articles.
Une cheminée, voilà tout ce qui restait de la scierie Copping. Le séminaire de Joliette, situ à l’autre côté de la rivière, n’a pas été touché.
Autre incendie
Pendant le plus fort de l’incendie à la scierie Copping, un autre incendie s’est déclaré à un demi-mille de là, dans le toit d’une maisonnette sise sur le rang des Prairies. Heureusement, les flammes furent vite maîtrisées par les voisins, qui affirment que ce second incendie a été allumé par un morceau de bois enflammé transporté à cette distance par le vent.
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