Un amerrissage manqué de peu. L’hydravion, fût-il descendu dans l’eau vingt pieds plus à droite, aurait été sauf
Si le hasard avait voulu que l’avion Norseman piloté par Russel Holmes pût terminer son amerrissage (sic!) 20 pieds plus à droite qu’il ne l’a fait, on n’aurait pas à déplorer la mort des cinq personnes qui ont péri dimanche, le 9 octobre 1949 à Saint-Michel-des-Saints.
C’est ce que nous a permis de constater une visite que nous avons faite ce matin sur les lieux de l’accident, un point perdu des rives de l’immense lac Taureau, à quatre milles de l’habitation la plus proche, soit le camp de chasse de MM. Raymond Benoît, Léo Poirier et Albert Viens.
La nature des lourds dommages infligés à l’appareil, un gros monomoteur de transport reconnu par sa robustesse, l’absence de toute trace d’incendie, et naturellement l’opinion des quelques rares personnes auxquelles on pourrait accorder le titre de «témoins», ne permettent que difficilement l’énoncé de toute autre hypothèse.
Nous avons dit plus haut «Si le hasard…», car il existe au moins un fait incontestable: dès le début. C’est que l’avion a fait son malheureux amerrissage au cœur de ce que les gens de la région ont représenté comme «la pire tempête de l’année, dans notre district».
Il semble non moins assuré que, dans de telles circonstances, Holmes a tenté un amerrissage à un moment où les conditions de visibilité étaient absolument nulles. Une quelconque éclaircie dans la brume et le rideau de pluie «qui empêchait de voir à plus de cinq pieds devant soi » – cette dernière affirmation est également de nos témoins – a probablement permis d’entrevoir un instant le lac, l’immense nappe d’eau disposée en forme d’étoile sur une étendue de peut-être 20 milles par 20. Le pilote a donc effectué une approche normale, mais le rideau formé par les éléments déchaînés s’est refermé. Volant à l’aveugle, le gros hydravion a bien touché le lac, mais l’a fait tout près d’une rive parsemée de hauts promontoires dont l’un s’avançait directement dans sa trajectoire.
Ce fut donc le choc du flotteur de gauche de l’appareil sur l’extrémité de cette bande faite de roc solide, la perte du flotteur, le virage brusque de l’hydravion sur lui-même et l’écrasement de son moteur sur le roc, et enfin le capotage du Norseman privé de son flotteur
Vingt pieds plus à droite, l’hydravion se serait trouvé dans un chemin large d’un demi-mille et long de deux milles ou plus. Si les conditions de visibilité avaient été normales, ou même seulement faibles, aucun pilote, et à plus forte raison aucun aviateur aussi expérimenté que Holmes, n’aurait pu être impliqué dans un accident de ce genre.
Parmi les morts se trouvent trois éminents médecins de Montréal, les docteurs René Dandurand, Azarie Cousineau et Émile Legrand.
(Ce texte a été publié par La Presse le 9 octobre 1949, nous conservons l’orthographe de l’auteur).
Quinze avions à la recherche des six « as » russes
Message de Jimmy Mattern
Barrow. Alaska. 21 août 1937. Jimmy Mattern, célèbre aviateur qui recherche actuellement les six as russes disparus a déclaré aujourd’hui qu’il lui a été impossible d’atterrir pendant son envolée de 400 milles au-dessus de l’océan Arctique. « La glace était rude », dit-il. Nulle part on ne pouvait effectuer une descente. À l’heure actuelle, plus de quinze avions recherchent leurs confrères de l’URSS.
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