Hôpital vétérinaire
Le samedi, 30 novembre 1935, à Oka, avait lieu l’inauguration officielle du nouvel hôpital vétérinaire de l’École de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Un très grand nombre de personnalités s’étaient réunies à cette occasion à Oka, autour du président de l’École vétérinaire et doyen des professeurs, le docteur Damase Généreux. Plusieurs discours ont été prononcés, entre autres par M. Maurault, au nom de l’Université, par le docteur Roy, représentant le ministre québécois de l’Agriculture, et par le docteur Généreux.
Voici quelques passages extraits du discours de M. Maurault qui n’a pas manqué de souligner combien l’Université se réjouissait des progrès constants de l’École vétérinaire, la seule école vétérinaire de langue française en Amérique. « C’est, a-t-il déclaré, un grand réconfort pour le recteur de voir la prospérité de votre École, en des jours particulièrement pénibles pour l’Université de Montréal.
Nous devons en savoir gré au Très Révérend Père Abbé, Dom Gaboury, qui a appliqué son dévouement inlassable et son génie de l’organisation à cette École Vétérinaire, naguère à lui confiée, dans des circonstances plutôt difficiles. Je sais qu’il en a été déjà récompensé, puisqu’au début de cette année scolaire, l’École Vétérinaire de la province de Québec a reçu la reconnaissance officielle de cette American Veterinary Médical Association, qui exerce un contrôle effectif sur la valeur pédagogique et l’organisation matérielle de toutes les écoles vétérinaires du continent Nord-Américain. Je sais également qu’à des examens récents, organisés par la Commission du Service Civil, les diplômés de l’École d’Oka ont fait le plus grand honneur à leur Aima Mater, et ont démontré que leur préparation ne le cédait en rien à celle des élèves sortis des institutions analogues du Dominion. Ce sont des constatations singulièrement encourageantes, en un pays où l’on a quelque tendance à critiquer la valeur des institutions d’enseignement canadiennes-françaises, critiques qui font le plus grave tort – et le plus immérité – à nos diplômés ».
Parlant, un peu plus loin, du caractère des études poursuivies à l’École vétérinaire et de la mission qui incombe aux diplômés, le recteur a formulé les judicieuses remarques suivantes : « Je n’ai aucune compétence particulière pour effleurer les sujets qui font l’objet de vos études. Je me doute cependant de leur importance du point de vue de l’économie agricole et je connais la part très importante prise par les vétérinaires à la protection de l’homme contre certaines maladies contagieuses. Les vétérinaires ont un grand rôle social à jouer; c’est pourquoi ils ne doivent y prétendre que munis de connaissances aussi étendues qu’approfondies.
Vous ne devez pas perdre de vue que le titre que vous décernent votre école et l’université, ne vous confère pas une compétence universelle et définitive. C’est un prêt d’honneur que l’on vous fait et dont vous devez vous rendre dignes par votre travail, votre conscience professionnelle, votre zèle à vous tenir au courant des acquisitions de la science, votre fidélité à rester en contact avec l’école à laquelle vous devez vos connaissances. A ces conditions, messieurs, votre diplôme gardera sa pleine signification et vous prendrez rang parmi les hommes de profession libérale, élite que notre université s’honore d’avoir mise au service de notre province. N’oubliez pas en effet, qu’avant la compétence technique, indispensable à l’exercice de votre profession, vous devez acquérir et cultiver une connaissance générale des sciences biologiques et médicales, qui vous donnent le privilège de vous associer à l’activité de nos autres facultés scientifiques. Cette culture générale est l’une des plus belles caractéristiques de l’enseignement français. »
Paru dans L’Action Universitaire, décembre 1935, Vol.2, numéro 1.
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