
Un précédent rend justice aux salariées fédérales
(Une histoire qui nous vient de 1980)
La Commission canadienne des droits de la personne a fait savoir, hier (25 février 1980), qu’elle en était arrivée a une entente avec le gouvernement fédéral pour hausser le salaire de six infirmières de pénitenciers au niveau de celui de leurs collègues masculins.
Trois de ces infirmières sont au pénitencier de Springhill, en Nouvelle-Écosse, et les trois autres à Dorchester, au Nouveau-Brunswick.
Elles auront le même salaire que les techniciens de la santé, qui ne sont pas diplômés mais qui accomplissent exactement le même travail.
Les hausses sont rétroactives au mois d’avril 1978. au moment ou le syndicat a signalé le cas.
Le Conseil du trésor s’est de plus engagé a réviser les différences salariales qui pourraient exister dans d’autres pénitenciers, à cause du sexe des employés de la santé.
Un précédent
Mme Rita Cadieux, un des membres de la commission, a souligné que ce règlement constituait un précédent qui allait stimuler tes salariées souffrant des mêmes injustices.
Mme Cadieux a expliqué qu’on avait finalement réussi à faire appliquer la Loi des droits de la personne, qui interdit des salaires différents aux employés fédéraux qui accomplissent le même travail.
Une des infirmières concernées par ce règlement, Mme Leona Mollis, a dit que ce n’était pas une grande victoire, même si cela en était une.
Les infirmières, a-t-elle signalé, recevront le même salaire que des hommes qui font le même travail, mais qui ne sont pas qualifiés comme leurs collègues féminins. En fait a-t-elle ajouté les infirmières devraient recevoir un salaire supérieur à celui des simples techniciens de la santé.
Motifs sexistes
Par contre, selon la FTQ. la compagnie Pratt and Whitney, de Longueuil. aurait fait preuve de discrimination à l’endroit de trois travailleuses en les congédiant pour des motifs sexistes et politiques.
L’accusation a été lancée, hier, par M Robert Dean, directeur québécois des Travailleurs unis de l’automobile (FTQ). en précisant que son syndicat avait appuyé une plainte auprès de la Commission des droits et libertés pour que Pratt and Whitney soit reconnue coupable de pratique discriminatoire.
Le 16 novembre dernier, Mlles Suzanne Chabot, Katy Le Rougetel et Wendy Stevenson étaient mises à pied, quelques jours avant sa décision en invoquant un surplus de personnel.
« Il est évident qu’il s’agit d’un prétexte qui ne tient pas, a dit M Dean En effet Pratt and Whitney a embauché plus de 800 travailleurs au cours des derniers mois et prévoit en recruter encore plusieurs centaines d’autres. »
Il est d’avis que les véritables motifs de ces congédiements sont de deux ordres D’une part, la compagnie refuserait aux femmes l’accès aux fonctions les plus spécialisées et les mieux rémunérées. comme celles de machinistes ou d’opérateurs.
«Selon la compagnie, il s’agit d’emplois d’hommes. Or, deux des trois travailleuses congédiées avaient les qualifications de machiniste ou d’opérateur. »
D’autre part, les trois travailleuses étant reconnues pour leur engagement syndical et politique. M. Dean soutient que cet engagement politique explique pourquoi la compagnie les a visées en particulier.
« Pratt and Whitney – anciennement United Aircraft – a souvent montré le peu de cas qu’elle faisait des lois québécoises. Elle le prouve encore une fois en violant aussi ouvertement la Charte des droits de la personne, notamment en ce qui concerne le sexe ou les convictions politiques », a-t-il notamment soutenu.
De son côté, le syndicat local (510) des TUA a déposé un grief contestant le congédiement de ces trois travailleurs et a l’intention de prendre les moyens nécessaires pour obtenir leur réembauche.
(C’est arrivé en février 1980).
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