Guy Turcotte coupable de meurtres

L’ex-cardiologue Guy Turcotte reconnu coupable

6 décembre 2015 : Plus de six ans après avoir sauvagement tué ses enfants Anne-Sophie et Olivier, l’ex-cardiologue Guy Turcotte vient d’être reconnu coupable de meurtres non prémédités.

« Coupable de meurtres au deuxième degré », a lancé le juré numéro 11 au procès de l’ex-cardiologue de 43 ans. L’air fatigué, les sept hommes et quatre femmes sont entrés dans la salle d’audience, sous les regards de tous, dont la mère des victimes Isabelle Gaston et de Guy Turcotte, assis dans le box des accusés. « Oui merci », semble avoir dit doucement Mme Gaston lorsque le verdict a été prononcé. À part cela, personne d’autre n’a dit un mot lorsque le verdict est tombé. Un léger bruit de stupeur a été entendu. Turcotte a gardé un air grave et sérieux. Ainsi, Turcotte a automatiquement écopé d’une peine de prison à vie. Reste toutefois à déterminer le nombre d’années qu’il aura à purger avant d’être admissible à une libération conditionnelle. Cette période peut varier de 10 à 25 ans d’incarcération.

Mais même s’il réussit un jour à sortir du pénitencier, le meurtrier de 43 ans restera quand même sous le joug des services correctionnels jusqu’à sa mort. Avant que le jury ne quitte ses fonctions, il peut formuler une suggestion de temps minimum à purger avant que Turcotte puisse bénéficier d’une libération, mais c’est le juge qui aura le dernier mot, lors d’une prochaine audience. « Nous n’avons aucune recommandation relative à la sentence », ont toutefois fais savoir les jurés, après avoir réfléchi à la question quelques minutes. Turcotte a également profité de sa dernière journée de liberté. Étant donné le verdict, le juge a ordonné la détention immédiate de l’accusé.

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Tout le monde est sorti de la salle d’audience, sauf l’accusé et des constables spéciaux, qui sont les forces de l’ordre du palais de justice de Montréal. Les parents de Guy Turcotte ont donc aussi quitté la salle, l’air grave, sans dire un mot. Le jury a donc rejeté la thèse de la défense, voulant que le trouble d’adaptation de l’accusé l’ait empêché de distinguer le bien du mal en février 2009, quand il avait poignardé 46 fois ses enfants de 3 et 5 ans. C’était quelques semaines après que sa femme l’ait quitté pour un autre homme. Turcotte avait découvert qu’Isabelle Gaston le trompait, et il voyait moins ses enfants.

Lors du procès, tous les psychiatres se mettent d’accord pour dire que Turcotte souffrait d’un trouble d’adaptation avec humeur anxieuse et dépressive au moment des meurtres, mais ils ne s’entendaient pas sur les conséquences de cette maladie mentale. Pour les psychiatres de la défense, cette maladie faisait en sorte que Turcotte ne distinguait pas le bien du mal lorsqu’il avait commis son crime, contrairement à la psychiatre experte de la Couronne.

Par contre, les 11 jurés n’ont pas retenu la thèse de la Couronne au complet, qui avait plaidé que Turcotte avait planifié la mort d’Anne-Sophie et d’Olivier. Pour le jury, l’accuse commet les meurtres sans préméditation. Il a donc agi de façon soudaine et impulsive, a tranché le jury. Les procureurs à la Couronne, Mes René Verret et Maria Albanese, se sont dits satisfaits du verdict. Mes Pierre et Guy Poupart de la défense, ainsi que les parents de Guy Turcotte, n’ont fait aucune déclaration.

Palais de Justice
Palais de Justice du Vieux-Montréal. Photo de GrandQuebec.com.

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