Les policiers rentrent

Les policiers rentrent au travail après la grève

Grève des policiers. Drummondville : Après une séance d’étude de 44 heures à Drummondville, les membres de l’Association des policiers provinciaux du Québec ont décidé, à 7 heures ce matin (28 septembre 1971), de mettre fin à leur débrayage et d’accepter la médiation du ministre du Travail, M. Jean Cournoyer.

Le résultat du vote a été accueilli avec enthousiasme par les policiers, et le président de l’APPQ, M. Guy Magnan, a été porté en triomphe après avoir demandé à tous de se rallier au vœu de la majorité.

C’est par 794 voix à 335 que les policiers ont accepté de reprendre leur travail et de remettre leur sort entre les mains du ministre du Travail.

Une « certaine réconciliation »

Quelques instants plus après avoir connu le résultat du scrutin, M. Magnan a déclaré que l’intervention de M. Cournoyer a été la planche de salut qui permet à la population et à la Sûreté du Québec une certaine réconciliation.

La décision de prendre un vote secret a été prise après plusieurs heures de discussion à huis clos et à un certain moment les dirigeants de l’APPQ craignaient que la déclaration du ministre de la Justice, M. Jérôme Choquette, avant l’arrivée de M. Cournoyer à Drummondville, n’influence défavorablement le vote.

M. Choquette avait mentionné que M. Cournoyer avait pour mandat d’agir comme médiateur mais seulement à la condition expresse du retour immédiat au travail des policiers.

Au cours d’une entrevue, le président Guy Magnan a révélé que M. Cournoyer avait fait des propositions préliminaires touchant le point principal du litige, soit l’opération Cross-Laporte. « Le règlement qu’il propose, a dit M. Magnan, s’apparente aux demandes déjà formulées par l’Association ».

Ni représailles ni salaire

On a assuré les policiers avant le vote qu’il n’y aurait pas de représailles pour les policiers qui ont quitté leur travail pour joindre la séance d’études. Toutefois,  on a bien spécifié que les autorités ne rétribueront pas ceux qui devaient être au travail pour le temps perdu.

Parlant posément et très lentement, devant plus de 2,500 policiers qui l’écoutaient scrupuleusement, M. Cournoyer a révélé qu’il ne pouvait bénir le geste des policiers, mais qu’en tant que ministre du Travail et habitué à ce genre de conflit, il était en mesure de le comprendre.

M. Cournoyer s’est refusé à qualifier de grève le débrayage des policiers de la SQ. « Il ne s’agit pas d’une grève mais d’une séance d’étude », devait-il signaler.

(C’est arrivé au Québec le 28 septembre 1971).

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La police dans les rues de Montréal, photo du domaine public.

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