Femme comme juge en chef

Une femme à la tête de la Cour suprême

La nomination de Beverley McLachlin comme juge en chef, le 4 novembre 1999, première femme à occuper ce poste, est-il annonciateur d’une nouvelle ère à la Cour suprême du Canada?

« Le Parlement, avec ses meilleurs outils de découverte des faits, avec un meilleur accès aux opinions, à l’information, est l’endroit le plus approprié pour la prise de décisions de nature politique (au sens noble) ».

En privé, elle a déjà confié à des juges d’autres tribunaux sa préoccupation devant la multiplication des décisions très éclatées de la cour (plusieurs opinions convergentes en partie, divergentes en partie), ce qui rend la compréhension de la règle de droit censée se dégager des jugements de la Cour suprême, parfois bien pénible.

Il ne faudrait par pour atant la voir comme allergique à l’interventionnisme judiciaire. Elle était de la minorité (quatre contre cinq) de la cour qui aurait permis à Sue Rodriguez un suicide assisté, interdit par le Code criminel. Elle a choqué le lobby féministe en rédigeant la décision de la majorité déclarant inconstitutionnelle l’interdiction d’interroger les plaignantes dans les affaires d’agression sexuelle sur leur passé sexuel (le Parlement a adopté la limitation qu’elle suggérait).

Elle a aussi déclenché la colère du regroupement traditionnaliste Real Women en déclarant que la criminalisation de la prostitution et de l’avortement étaient des tentatives visant à contrer la morale sexuelle à travers le droit criminel. Elle s’est souvent rangée du côté de sa collègue Claire L’Heureux-Dubé, championne du droit à l’égalité pour les minorités et les femmes. En droit criminel, son dossier est plutôt équilibré.

(4 novembre 1999, La Presse).

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La loi naturelle est l’instinct qui nous fait sentir la justice. (Voltaire). Photo : © GrandQuebec.com.

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