
Faits et méfaits
Vengeance d’amoureux et le vol de deux jolis manteaux
La vengeance est « douce » quand vous passez la main dans la fourrure de deux beaux manteaux, ayant appartenu à la dulcinée et volés par l’amoureux éconduit.
Mais Dame justice, elle, qui a la main longue, a fini par pincer le présumé voleur, et cette vengeance a déclenché une savoureuse enquête judiciaire devant le juge C.-E. Guérin, hier.
La victime, jolie brunette, Simone Daoust, du 455 ouest, de la rue Sherbrooke, représentée par Maître Jean-Paul Grégoire, accusait donc Jean Gadoury, du 454 ouest de la même rue, du vol des deux manteaux, un brun, en rat musqué, un gris, en écureuil de Russie. L’inculpé est défendu par Maître Cyrille Gagnon.
Simone a admis avoir connu Guy dans un grill, il y a deux ans, quand les deux se sont penchés ru trois consommations. Elle explique au tribunal que le soir du vol elle rencontra son ancien amoureux sur le palier, ferma sa porte à double tour, et alla souper avec une amie « de fille ». À son retour pas plus de manteau que sur la main. Maître Gagnon demande à la plaignante :
– C’est votre ancien ami l’inculpé ?
– Je suis sortie avec lui quelques fois.
– Avait-il une clef de votre appartement ? Demande le tribunal.
– Oh, non !
Maître Gagnon redemande à Simone : – Vous a-t-il offert de vous retourner les manteaux ?
– Tout récemment, après son arrestation.
Le juge Guérin commente : – Autre vengeance d’amoureux !
Le sergent-détective Joseph-Camille Harel, de la sûreté municipalité, a retrouvé les manteaux chez Dominique Mendanis, gérant de boîte de nuit. Ils avaient été acheté par lui aux prix de $75, pour un cordon bleu de l’établissement, Brigitte Peary, du 1789 de la rue Saint-André.
Le témoins Mendanis, appelé à son tour par Me Grégoire, explique :
– Gadoury est arrivé avec les deux manteaux pour me les offrir au prix de $75, en me disant qu’il venait de casser avec sa blonde. Jamais je n’aurais cru que ces manteaux étaient volés.
Miss Brigitte Peary a montré le reçu de $75 pour les manteaux, signé par l’inculpé, et qu’elle garde précieusement pour le procès. Le juge Guérin ordonne ensuite l’examen volontaire et en fixe la date au 20 janvier. Et les couples manteaux sont remis, séance tenante à Simone toute heureuse de reprendre son bien.
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Un cas tout spécial a été signalé à l’attention du juge Gerald Almond, hier. Il s’agit d’une banale affaire de refus de pourvoir et le mari, en instance de séparation de corps a eu l’ordre de payer une pension provisoire à sa femme, pendant l’instance. L’inculpé habite Outremont et appartient à une excellente famille. L’épouse a obtenu un mandat d’amener contre son homme, sans expliquer au juge de la Correctionnelle qu’il y avait action en séparation de corps.
Ce mandat a été exécuté à une heure du matin par la police provinciale, mardi, et le pauvre mari dût prendre la route des cellules. Il appelle son avocat qui n’ose pas téléphoner pour réveiller un juge à pareille heure, afin d’obtenir un ordre de libération provisoire sur dépôt en argent.
Et le pauvre diable de mari a fini sa nuit dans les caves du Palais pour comparaître devant le juge Gerald Almond, hier et être libéré sur parole en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Il était près de midi lorsque l’inculpé pût retrouver sa liberté. L’avocat de la défense a l’intention de se plaindre au procureur général et protester contre de tels abus.
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Louis Shubert, du 4209, de la rue Saint-Urbain, qui colporte sa marchandise de porte en porte, se spécialisant dans les vêtements féminins, était traduit devant le juge Gerald Almond, hier, pour avoir posé des « chèques sans provisions » à une quinzaine de ses clients et pour le joli total de $1,000. Shubert, qui a la parole facile, priait ses jolies clientes de lui rendre un petit service en lui monnayant un petit chèque, allant de $25 à $35. Et dans chaque cas, le chèque a rebondi NSF.
Le prévenu a choisi un procès expéditif, fixé au 20 janvier 1953. Il a obtenu un cautionnement de $950.
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Peter Morrison, sans adresse mentionné au dossier, aurait volé $11 à son patron, un marchand du nom de Marchand. Il a protesté de son innocence avec procès le 20 janvier et son avocat. Maître Jean Hétu, lui a obtenu une libération provisoire sous un cautionnement personnel de $200.
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Sam Shadded, du 977 de la rue Saint-André, passait devant le juge Gerald Almond, hier, sous une accusation de possession illégale de 30,000 cigarettes américaines. Le suspect a protesté de son innocence, avec enquête judiciaire ajournée au 20 janvier.
(Ces nouvelles datent du 14 janvier 1953).
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