L’Expo de Bruxelles ferme ses portes

L’Exposition de Bruxelles ferme ses portes

Bruxelles. 19 octobre 1958. L’Exposition de Bruxelles a fermé ses portes. On ne saurait prétendre en établir aujourd’hui un bilan. Tout juste peut-on formuler quelques constatations d’ordre général. Si le succès de mesure au nombre de visiteurs, l’Exposition a été un incontestable succès. Le chiffre de 40 millions, cité comme une chimère, avant l’ouverture, a été largement dépassé.

Dans le monde entier, l’Expo de Bruxelles a suscité un grand mouvement de curiosité. C’était la première exposition universelle depuis la guerre; elle a eu la résonance mondiale qu’on pouvait en attendre. Le thème de l’exposition qu’on a beaucoup raillé et qu’on avait fini par perdre de vue dans les remous de fouille et les feux d’artifice, était ambitieux. “Bilan du monde pour un monde plus humain”. La façon dont ont voisiné pendant six mois le pavillon soviétique et le pavillon américain, rivalisant courtoisement d’attractions pour attirer les visiteurs, laissera un souvenir encourageant. Comment s’établit le résultat sur le plan financier? La question ne concerne, pratiquement, que le pays organisateur, la Belgique. Les quelques dizaines de millions de francs que l’entreprise aura coûtée à l’État belge sont largement compensées par le prestige mondial que l’Exposition a conféré à la Belgique.

*

Quant à dire que tous les Belges se sont enrichis, c’est une autre affaire. Les visiteurs ont dépensé moins que prévu. Dans l’ensemble, si les visiteurs ont été nombreux, ils ont dépensé moins qu’on ne le prévoyait. C’était trop cher, dit-on généralement : les restaurateurs et les limonadiers établis dans l’enceinte de l’exposition ont certes fait de bonnes affaires, mais ce fut au détriment des commerçants du centre de la ville, et surtout au détriment des établissements touristiques du littoral et des Ardennes, dont la saison fut franchement mauvaise. Le bâtiment a connu des heures dorées pendant la période de préparation, mais la Belgique se voit aujourd’hui contrainte de lutter, à coup de grands travaux coûteux, contre une brusque menace de chômage.

Bruxelles, centre européen. Mais il reste à Bruxelles un réseau de boulevards et de routes que bien des capitales plus importantes pourraient lui envier. Les exposants ont le devoir de remettre le terrain occupé en état. Les commissaires généraux ont été avisés que le maintien des constructions ne sera autorisé que dans de très rares cas. Nombreux sont les pays qui avaient manifesté leur intention de faire don de leur pavillon, évitant ainsi de très importants frais qu’entraînent la démolition et la remise en état du terrain. L’acceptation de ces cadeaux empoisonnés sera l’exception. Que faire, en effet, de ces constructions de matériaux légers, impossibles à chauffer l’hiver ?

Voir aussi :

Exposition de Bruxelles - Atomium
Exposition de Bruxelles – Atomium. Image libre de droits.

Laisser un commentaire