Équité salariale
Équité salariale : le vrai combat commence aujourd’hui
Le 21 décembre 1997 marque la date d’entrée en vigueur de la Loi sur l’équité salariale, une loi arrachée de chaude lutte par le mouvement des femmes pour combler les écarts salariaux qui les séparent des hommes.
Même si cette noble cause est maintenant appuyée par une loi, ce n’est pas aujourd’hui, tant s’en faut, qu’à travail équivalent, les femmes recevront un chèque de paie égal à celui des hommes.
À l’heure actuelle, l’écart de salaire moyen est d’environ 25% entre les deux sexes, selon les données gouvernementales. De l »aveu même de la présidente de la toute nouvelle Commission de l’équité salariale, Jocelyne Oliver, la loi ne pourra toutefois combler que le tiers de cet écart, une bonne partie du fossé résultant de la structure du marché du travail et de son évolution historique.
La loi qui entre en vigueur ce matin ne corrigera pas les écarts immédiatement. Les employeurs disposent de quatre ans pour élaborer un programme d’équité salariale identifiant les ajustements requis. Après, ils ont quatre années supplémentaires pour corriger les écarts constatés.
Le rôle de la commission se limite pour l’instant à sensibiliser et informer les employeurs et les employés sur la façon de procéder. Par la suite, elle approuvera les programmes d’équité salariale et, en cas de conflit, elle agira comme arbitre. Ultimement, le Tribunal du travail pourra être appelé à trancher les différends.
Texte publié dans la Presse, le 30 octobre 1999 :
Après une bataille de quinze ans et deux défaites en cour, Ottawa tourne finalement la page de l’équité salariale et accepte de verser entre 3,3 et 3,6 milliards à ses employés.
“C’est enfin le temps de célébrer, c’est une victoire pour tous les travailleurs canadiens”, a lancé Daryl Bean, président de l’Alliance de la fonction publique.
Les milliards de l’équité salariale, a expliqué une représentante du gouvernement Chrétien, seront puisés dans les provisions du gouvernement et personne n’en sentira les contrecoups.
Arrivé au bout de ses ressources juridiques, le gouvernement a donc décidé de ne pas en appeler de la décision de la cour fédérale, qui a confirmé, il y a une dizaine de jours, un premier jugement historique du Tribunal des droits de la personne en faveur des fonctionnaires.
Quelque 230 mille employés de l’état, pour la grande majorité des femmes, recevront dans les prochains mois un ajustement salarial rétroactif estimé à 30 mille dollars en moyenne. L’entente conclue doit encore être approuvée par le Tribunal des droits de la personne, une formalité, jugent les deux parties.
Pour les syndiqués, la victoire de l’Alliance de la fonction publique est celle de tous les travailleurs qui se battent pour la reconnaissance de l’équité salariale.
“La vitesse à laquelle l’accord a été conclu est une leçon pour tous ceux qui attendent un règlement, a affirmé Nycole Turmel, vice-président de l’Alliance. Nous espérons que notre victoire fera comprendre à tous les employeurs que l’équité salariale, c’est la loi.”
Après BELL, d’autres grands employeurs, tels Air Canada et Canadien [National], se retrouveront dans la mire des syndicats.
Remarque : Les crochets carrés signalent un ajout au texte d’origine.

Voir aussi :
- Problèmes sociaux au Québec (l’index thématique)
- Femmes au Québec (l’index thématique)