
L’enquête sur les Jeux olympiques se terminera juste avant les élections de Montréal et le référendum
Québec – L’enquête royale que le gouvernement du Québec vient de confier (le 14 juillet 1977) au juge Albert Malouf sur le coût des Jeux olympiques pourrait bien avoir des conséquences politiques considérables. Le gouvernement s’attend en effet à recevoir un rapport préliminaire au printemps 1878, c’est-à-dire à quelques mois des élections municipales de Montréal.
Quant au rapport final, il est espéré pour le 31 décembre 1978, c’est-à-dire, qu’il précédera de peu le référendum sur l’avenir constitutionnel du Québec, à moins que cette consultation n’ait lieu dès l’automne 1978.
C’est donc à deux moments politiquement très importants que sortiront successivement es résultats de cette enquête sur le coût des Jeux, événement à l’occasion duquel le premier ministre René Lévesque a déjà la conviction absolue qu’il y a eu un abus continu et massif des fonds publics.
Et M. Lévesque n’hésite pas à dire qu’il espère que l’enquête « ne débouche pas simplement sur ce qu’on pourrait appeler la découverte du menu fretin » sans identifier les principaux responsables, s’il y en a.
L’enquête que présidera le juge Malouf portera notamment sur :
- Les causes principales de l’augmentation du coût des Jeux et des installations olympiques;
- Le partage des responsabilités quant à cette augmentation;
- Le mode d’organisation et de surveillance des travaux;
- L’existence possible de collusion, de trafic d’influence ou de manœuvres frauduleuses ou irrégulières;
- La possibilité de récupérer une partie des sommes d’argent investies à même les deniers publics et les mesures pour y parvenir;
- Enfin, les mécanismes de prévention et de contrôle appropriés pour éviter qu’une telle situation se reproduise à l’avenir dans d’autres travaux de grande envergure.
L’enquête, instituée en vertu de la Loi des commissions d’enquête (l’équivalent d’une commission royale d’enquête au niveau fédéral) sera publique bien qu’il n’ait pas encore été déterminé si elle pourra, à l’instar de celle de la CECO, faire l’objet d’une télédiffusion.
Le juge Malouf (le même juge, incidemment, qui avait fait arrêter les travaux de la Baie James en 1973) sera assisté de deux commissaires, qui seront nommés au cours des prochains jours (l’un serait comptable, l’autre ingénieur et relié au milieu de la production).
L’enquête sur les coûts des Jeux olympiques, on s’en souviendra, avait été une des premières décisions proses par le gouvernement Lévesque au lendemain du 15 novembre 1976. Elle devait toutefois débuter de façon peu spectaculaire par une étude du Conseil du trésor à partir des documents que possédait déjà le gouvernement.
(Publié le 15 juillet 1977)
Vu du Stade olympique depuis la Tour de Montréal. L’essentiel de la tour est toujours vacante, tous les projets d’occupation de la tour de Montréal ayant échoué. Photo : © GrandQuebec.com.
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