Laporte est mort

Les ravisseurs de M. Laporte retournent son corps

Samedi, 17 octobre 1970, à 18h18, une semaine jour pour jour et minute pour minute après son enlèvement devant sa demeure à Saint-Lambert, M. Pierre Laporte, les ravisseurs tuent le ministre du Travail et de l’Immigration du Québec.

On a découvert le corps peu après minuit, au cours de la nuit de dimanche à lundi, dans le coffre de la voiture qui avait servi à ses ravisseurs, le 10 octobre dernier. Le communiqué du FLQ précise notamment que le corps de M. Laporte, tué à 18h18, se trouve dans le coffre de l’automobile.

Avant l’arrivée de l’armée canadienne, de nombreuses autos – patrouilles de la Sûreté du Québec mandées sur les lieux, barrent les voies d’accès au terrain de stationnement. A l’exception des représentants de CKAC et de La Presse, arrivés avant la police, on retient tous les journalistes à l’extérieur du terrain de stationnement.

Vers 23h45, un camion de l’armée attelé d’une remorque entre dans le terrain. Un militaire spécialiste en désamorçage examine soigneusement l’auto dont il doit ouvrir le coffre.

II installe ensuite un écran protecteur devant le coffre et se prépare à forcer la serrure à l’aide d’un pied-de-biche.

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Un premier coup de pic est donné sur la serrure. L’explosion appréhendée ne se produit pas.

Encouragé, le militaire, derrière son écran, frappe régulièrement sur la serrure. Il s’arrête de marteler, examine son travail. Soulève le bord du coffre en forçant sur son pied-de-biche sur lequel il pèse de tout son poids. Le militaire se penche, regarde dans la mince ouverture. Il se retourne alors vers ses supérieurs et hoche la tète de haut en bas. Il se relève, avance vers les policiers et dit qu’il a vu des «guenilles». En quelques minutes, le soldat achève d’ouvrir le coffre. Il est environ 00h15.

Le capitaine Bellemarre confirme qu’il y a un corps. Pourtant ils refuse de dévoiler l’identité de ce corps.

Les policiers retirent du coffre un bout de corde, une feuille de papier et des morceaux de tissus. Un autre policier prend des photos de la voiture et de son contenu.

Cette fois, il n’y a plus de doute, le contenu du coffre est bel et bien le corps de M. Laporte. On lance immédiatement la nouvelle dans le monde entier.

Le corps du ministre s’étend donc dans le coffre. Il porte le chandail dont il était vêtu lors de son enlèvement. Sa barbe est longue de quelques jours et une de ses mains, rougie par le sang, dépasse d’un bandage sommaire qui enroule son poignet.

Circonscription électorale de Laporte

Établie en 1972, remodelée en 1980, la circonscription électorale de Laporte, située sur la rive droite du fleuve vis-à-vis du centre-ville de Montréal, comprend les localités de Saint-Lambert, de Greenfield Park et de LeMoyne, de même qu’une infime partie de Saint-Hubert depuis 1992. D’une superficie de 16 km carrés, elle possède une cinquantaine d’industries manufacturières réparties surtout entre l’imprimerie, la machinerie, l’alimentation et les produits métalliques manufacturés.

C’est à la mémoire de l’avocat et journaliste Pierre Laporte (1921-1970) que on dédie le nom de cette circonscription électorale. Correspondant au journal « Le Devoir » pendant seize ans, il continua sa carrière comme homme politique en se faisant élire en 1961 député de la circonscription de Chambly, et ce jusqu’en octobre 1970, alors qu’il le Front de libération du Québec (FLQ) l’enleve et exécute. Il a été ministre des Affaires municipales (1962-1966) et des Affaires culturelles (1964-1966) et leader de l’Opposition après l’élection de 1966.

Lorsqu’il fut enlevé au cours de la Crise d’octobre, il cumulait les charges de leader parlementaire, de ministre de l’immigration et de ministre du Travail et de la Main-d’œuvre. Nef voies de communications, un édifice, une circonscription électorale municipale et le pont qui relie les rives du Saint-Laurent à l’ouest du pont de Québec portent officiellement le nom de Pierre-Laporte.

Voir aussi :

Laporte est mort Pierre Laporte
Laporte est kidnappé et mort. Photo de GrandQuebec.com.

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