Moins d’enfants, plus de chats et les différences entre les chats et humains
Moins d’enfants mais plus de … chats
Depuis une dizaine d’années on assiste en Amérique du Nord à une hausse fulgurante du nombre de chats et de chiens dans les foyers. L’industrie de la nourriture pour chats et chiens s’est également développée au même rythme.
Le docteur André Morissette, médecin vétérinaire qui pratique depuis huit ans à Trois-Rivières, voit dans cette hausse du nombre d’animaux de maison, « la contrepartie de la dénatalité au Québec ».
« Au lieu d’avoir des enfants, précise-t-il, on s’est tourné vers les chats et les chiens. Quand quelqu’un adopte un animal on a l’impression qu’il le choisit plutôt que d’avoir un deuxième enfant, comme compagnon pour l’enfant qui est déjà là. C’est aussi une question de coût. On se sent peut-être moins responsable avec un animal qu’avec un enfant ».
Une étude faite dans la région métropolitaine de Trois-Rivières pour son compte, révélait qu’un foyer sur deux comptait au moins un animal (chien ou chat). Ainsi sur une population de 130 mille personnes on dénombrait plus de 12 mille chats et 8 mille chiens. C’est, comme le notait le Dr. Morissette, « presque une ville d’animaux ». Chaque année il faut d’ailleurs provoquer la mort de 10 mille chats et chiens, la plupart du temps en raison de leur surpopulation.
Cette population animale coûte en soins médicaux plus de 1 750 000 $ par année à leurs propriétaires. Aux États-Unis, ces coûts dépassent le milliard. Le Dr Morissette évalue le coût d’un chat ou d’un chien de taille moyenne à 1200$ par année : nourriture, jouets, soins vétérinaires, plats et le reste. En soins vétérinaires seulement (vaccins, rappels et stérilisation), un propriétaire dépense entre 40$ et 50$ par année.
Pourtant, il rappelle qu’un animal joue « un rôle très important dans la société ». Certes, on peut toujours s’en passer, mais « on manque alors vraiment quelque chose ».
Évidemment, le Dr. Morissette aime les chiens. Il possède un Labrador et un Boxer. « L’animal ne vit pas comme les humains avec des attentes, conclut-il. On trouve chez lui fidélité, reconnaissance et amitié. Pour certaines personnes, il devient un véritable ami sinon un confident ».
(La Presse, le 24 octobre 1991)
Les différences entre les chats et humains
Les chats et les humains ne ressentent pas les choses de la même manière.
Par exemple, pour ce qui est de la nourriture : le chat mange quand il a faim tandis que l’humain mange quand c’est l’heur du petit déjeuner, du déjeuner ou du dîner. De ce fait, le chat peut faire dix repas par jour ou aucun, là où l’humain en fait toujours trois, même s’il n’a pas faim. De même, quand son estomac est plein, le chat cesse de se nourrir, alors que l’humain continue de manger par habitude. Lorsque l’être humain ingurgite des aliments salés, sucrés ou gras, son cerveau ressent un plaisir qui n’a rien à voir avec la satiété. L’apparence, la couleur, ou même la valeur de l’aliment peuvent lui donner envie de le manger, alors que le corps n’en voit pas la nécessité.
L’humain et le chat diffèrent aussi pour ce qui est de leurs horaires d’activité : l’humain est actif le jour et se repose la nuit, tandis que le chat est actif quand il en a envie et se repose quand il se sent fatigué.
Tout cela conduit l’humain à être souvent malade, car il est mal nourri et fatigué, là où le chat, qui a pris l’habitude d’écouter ses vrais besoins, reste en phase avec son corps.
Venons-en aux sens, utilisés bien différemment chez les félins et chez les humains.
Pour ce qui concerne l’ouïe, les humains ont un spectre sonore beaucoup plus réduit. Si le chat perçoit les ultrasons jusqu’à 50 000 hertz, l’oreille humaine est limitée à 20 000 hertz.
Quant à l’odorat, le chat a une olfaction quarante fois plus développée que celle de l’homme, avec pas moins de 200 millions de terminaux olfactifs, contre seulement 5 millions chez l’homme.
Pour ce qui est de la vision, les humains ont un champ réduit à 180 degrés, contre 280 degrés pour le chat, sans compter qu’ils ne perçoivent pas les objets dans la pénombre. Les humains n’ont pas, contrairement aux chats, de troisième paupière, ce que l’on appelle une « membrane nictitante », c’est-à-dire une fine peau transparente partant du coin interne de l’œil (qui permet de filtrer certains rayons du soleil et de ne pas être ébloui).
Les chats sont dotés de l’organe de Jacobson. C’est un sens qui permet de goûter les odeurs en retroussant les babines pour permettre aux senteurs de remonter par deux conduits situés derrière les incisives.
Les chats perçoivent aussi les infimes vibrations dans l’air, tandis que les humains, n’ayant pas de vibrisses, ne sont sensibles qu’aux sons et aux images. Tout événement silencieux qui se produit derrière eux est donc imperceptible pour eux, contrairement aux félins.
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Volume XII. Par Bernard Werber.