20 mille écoliers ont faim
Le ministre de l’éducation Michel Pagé qualifie de « majeur » le problème de la pauvreté et même de la faim vécu par près de 20 mille écoliers de la région de Montréal. C’est pourquoi il s’engage à verser plus de 10 millions pour que les enfants de 112 écoles profitent d’un petit déjeuner et d’une «collation consistante» en après-midi.
Au Québec, les enfants qui redoublent leur année scolaire, souvent parce qu’ils ont faim, coûtent un demi-milliard annuellement, déplore le ministre de l’éducation.
« Après le 15 de chaque mois », plusieurs enfants provenant de 30 zones montréalaises bien identifiées, « ne mangent plus qu’une tranche de pain avec du beurre d’arachides par jour ». Le ministre faisait allusion aux difficultés financières vécues par les familles vivant des prestations de bien-être social. Un écolier sur trois fréquentant les écoles de l’Île-de-Montréal, se présente sans avoir déjeuné, déplore le ministre.
Le ministre Pagé soutient que cette intervention est nécessaire « pour permettre à tous les enfants de profiter de chances égales. Les enfants qui n’ont pas mangé ne peuvent apprendre. Or, il en coûte 550 millions au Québec pour les enfants forcés de reprendre une année scolaire. Selon les données fournies par le ministre de l’éducation.
En 1992, le programme devrait être étendu pour rejoindre près de 40 mille écoliers à travers le Québec. Tous aux prises avec des problèmes graves de pauvreté.
Dès septembre, 2000 écoliers de la région de Québec devraient également profiter du programme. Actuellement, 37 écoles de la région de Montréal, profitent d’un programme d’assistance qui prévoit la distribution de petits déjeuners. Cette expérience, dirigée par les commissions scolaires, coûte déjà 6 millions, explique le ministre.
M. Pagé entend présenter son projet pour approbation finale au conseil des ministres au cours de prochaines semaines.
(Texte publié le 27 mai 1991).
Acorie
Terme employé pour la première fois à la fin du XIXe siècle par Boas, puis Mathieu. Tombé en désuétude, repris récemment par certains auteurs (LACASSIE), il désigne la «perte du sentiment de la satiété » en matière d’alimentation.
Cette anomalie peut s’expliquer dans quelques cas par les distractions, l’entraînement ou un état d’affaiblissement démentiel (goinfrerie et boulimie de certains déments ou séniles).
Elle peut s’observer à l’état pathologique. Hyperorexie en rapport avec des troubles de la nutrition, amaigrissement ou obésité. Certains auteurs pensent qu’il y aurait dans la région du IIIe ventricule un centre régulateur de la faim comme il y a un centre régulateur de la soif (Thiebault).
Quelques travaux expérimentaux semblent avoir reproduit cet accident chez l’animal (Manceaux et Jordan).
A.P.
Faim-valle
Sensation de faim brusque et impérieuse. Féré l’a observée chez les épileptiques comme signe prodromique de la crise ou comme aura. Marchand la cite parmi les autres végétatives. L’absorption d’aliments, si elle est possible au moment où survient la faim-valle, empêcherait parfois la crise d’apparaître.
J. S.
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