La clientèle des écoles anglaises privées a bondi de 40 pour cent
Seule école privée de langue anglaise connaît une augmentation du nombre de ses élèves au Québec. Cela depuis les dernières années. Et cela compense en partie le déclin considérable de l’école publique anglaise depuis l’imposition de la Charte de la langue française (loi 101).
L’école privée de langue anglaise, dont la majorité des établissements ne se soumettent pas à la loi 101 parce qu’ils ne sont pas subventionnés par l’État, a connu une hausse de 40% de ses effectifs au cours des cinq dernières années. Ces données viennent du ministère québécois de l’Éducation. Le secteur privé anglais comptait pour l’année scolaire 1994-1995 près de 12 200 élèves, majoritairement au niveau primaire.
Dans le secteur privé de langue française, le nombre d’élèves en fait reste stable, à près de 92600 pour l’année scolaire terminée en juin dernier. La stagnation du secteur privé français est comparable à celle que l’on constate dans le secteur public autant français qu’anglais.
L’école publique de langue française voit ainsi ses effectifs plafonner autour de 940 000 élèves, depuis cinq ans. Tandis que l’école publique anglaise connaît aussi un plafonnement juste en dessous des 100 000 élèves.
La progression unique de l’école privée de langue anglaise, essentiellement à Montréal où se situent la majorité des établissements privés, contraste nettement avec le climat de morosité qui imprègne le reste du monde scolaire au Québec.
Contourner la Loi 101
Le recours à l’école privée anglaise non subventionnée est un des moyens de contourner légalement les exigences de la loi 101 en matière de langue d’enseignement.
La loi dit alors qu’un enfant, dont l’un des parents est citoyen canadien qui a déjà fait la majorité de son cours primaire en anglais peut être donc admissible à l’école publique anglaise. Il suffit qu’un écolier ait passé uniquement sa première année du primaire dans une école privée en anglais pour qu’il devienne dès sa seconde année admissible, de même que ses frères et sœurs, à l’enseignement public en anglais.
Imposée par la Charte canadienne des droits, cette mesure d’exception à la loi 101 (communément appelée clause Canada) permet effectivement à des élèves de se soustraire à la charte de la langue française, mais dans des proportions inconnues
(Ce texte a été publié dans La Presse le 28 octobre 1995).
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