Eaton bat de l’aile
Il n’y a pas encore de pancarte à vendre dans la vitrine de l’auguste magasin Eaton de la rue Sainte-Catherine, mais c’est tout comme.
La direction de la Compagnie T. Eaton, de Toronto, a fait savoir par communiqué qu’elle évaluait un certain nombre de scénarios pour maximiser la valeur de l’avoir des actionnaires.
Traduction : après avoir frôlé la faillite à l’hiver de 1997, après avoir fermée 23 magasins et après avoir récolté des capitaux frais en Bourse en juin 1998, le détaillant torontois, qui vit sa 130e année d’existence, a échoué à se renouveler et à refaire des profits. Encore une fois, donc, Eaton se trouve à la croisée des chemins.
C’est la vente, en tout ou en pièces détachées, de la chaîne de 64 magasins, dont neuf se trouvent au Québec, qui retient l’attention de l’industrie depuis des mois. D’autant plus qu’Eaton a publiquement reconnu qu’elle a reçu des manifestations d’intérêt de la part d’un hombre de joueurs dans le but d’une transaction potentielle.
Quatre candidats sont cités le plus souvent, dont deux associés au pays de l’Oncle Sam : Federated, un géant américains du détail qui chapeaute les chaînes Macy’s et Bloomingdale’s; et Sears Canada, une entreprise de Toronto, mais dont l’actionnaire majoritaire (55%) est Sears Roebuck, de Chicago.
Du Canada, il y a Holt Renfrew et sa chaîne de 11 magasins haut de gamme, propriété du holding privé de Galen Weston, le président du conseil du Groupe George Weston – Loblaw, Provigo et autres. Et les boutiques San Francisco, un détaillant aussi connu par ses Ailes de la Mode, dirigé par Paul Delage Roberge. Celui-ci ne fait aucun secret de son rêve d’acquérir le Eaton de la rue Sainte-Catherine. Federated, Sears et Holt Renfrew ont les reins financiers assez solides pour acheter toute la chaîne bien que sa lourde dette soit repoussante.
En dépit de ses efforts de redressement, Eaton a perdu 72 millions sur des revenus de 1,6 milliard l’an dernier.
(Cette nouvelle a été publiée le 18 mai 1999).
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