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Orphelins de Duplessis

Orphelins de Duplessis

Orphelins de Duplessis : les religieuses répliquent

Les communautés religieuses qui administraient les crèches et les institutions psychiatriques pendant les années 40 à 60, se sentent aujourd’hui les boucs émissaires de la colère des Orphelins de Duplessis. Pourtant, affirment ces communautés, le gouvernement, les médecins et la société ont aussi leur responsabilité dans le triste sorte qui fut celui de plusieurs pupilles de l’État.

« On essaie de trouver un coupable, et les coupables, se sont les communautés », déplore Raymond Lamontagne, de l’Association des supérieurs majeurs de Montréal.

Des représentants du groupe des Sept, formé des sept communautés religieuses visées par le Comité des orphelins de Duplessis, livrent leur première véritable réplique aux accusations de mauvais diagnostiques, de mauvais traitements et de sévices lancées publiquement contre elles.

«Il y a une chose qu’on sait, c’est que l’institutionnalisation pendant toute sa jeunesse, ce n’est pas une chose normale, dit sœur Ghislaine Roquet, de la Conférence religieuse canadienne. Et pendant toute cette période-là, il y a eu une surcharge des institutions dont les communautés se sont plaintes au gouvernement.»

Les communautés se montrent prêtes à reconnaître leurs torts, à condition que le dossier «soit analysé dans le contexte de l’époque». «Il y a eu des cas d’erreurs, c’est sûr, mais on ne sait pas combien», poursuit sœur Roquet.

Et si les enquêtes menées actuellement par la Sûreté du Québec à propos de plaintes de nature criminelle déposées par des orphelins contre des religieux et religieuses ont des suites, «on laissera les individus face à leurs responsabilités individuelles», souligne Raymond Lamontagne.

Mais, selon ce dernier, les membres des communautés qui posaient des gestes répréhensibles étaient généralement démasqués par leurs collègues. «On regrette des fois qu’ils (les orphelins) ne l’aient pas dit ou que ça ait pris du temps avant qu’on sache qu’un comportement inacceptable ou dangereux avait lieu, ajoute sœur. Roquet.

D’autre part, si des orphelins qui estiment avoir été bien traités dans ces institutions refusent de le dire sur la place publique aujourd’hui, c’est souvent parce qu’ils ne veulent pas retrouver l’étiquette sociale très péjorative que leur valait à l’époque leur «naissance illégitime», soutiennent les religieuses.

(Texte publié le 4 décembre 1992 dans La Presse).

Un Canadien errant

Chapelle Bonscours. Photo : GrandQuebec.com

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