Reprise de l’enquête sur le double meurtre de Saint-Simon, demain (1er août 1968)
L’enquête du coroner sur les meurtres de Denise Picard et de Suzanne Gilbert reprendra demain, au Palais de Justice de Rimouski.
La reprise de l’enquête devrait jeter finalement un peu de lumière sur toute cette affaire car de nouveaux témoins de la Couronne viendraient, selon le procureur Roch Lefrançois, permettre au coroner Paul Desruisseaux, de rendre un verdict éclairé.
On sait, par ailleurs, que le Frère Aurel Jean, o.m.i., frère de la mère de Suzanne Gilbert, sera présent comme l’avait demande l’avocat de la défense. Me Roland Blais, lors de la dernière séance de l’enquête, samedi dernier.
La très longue enquête dirigée par l’inspecteur Adrien Boisvert de la section des homicides à la Sûreté du Québec a été des plus minutieuses.
Nous avons appris, en effet, que ses hommes ont rencontré toutes les personnes détentrices de revolver de calibre .32 dans tout le Bas du fleuve en marge du double assassinat.
Tous les débiles mentaux, maniaques sexuels de même que tous les criminels d’habitude de la région ont également été questionnés depuis le 10 août 1967, jour de la découverte des deux jeunes Montréalaises dans un chalet de Saint-Simon, entre Rimouski et Trois-Pistoles.
Finalement, on se rappelle que la femme de M Hector Savoie avait déclaré lors de sa déposition a l’enquête qu’elle avait vu une automobile passer sur le chemin privé de la famille Jean, entre leur chalet et le chalet des victimes, la nuit du crime. À ce sujet, les policiers ont vérifié 1,492 automobiles qui auraient pu passer par ce chemin dans la nuit du 9 au 10 août 1967.
Ces nombreuses vérifications et enquêtes expliquent la lenteur des procédures car l’automobile
et même le revolver n’ont jamais été retrouvés.
Après cette enquête qui aurait coûté une petite fortune au gouvernement, les policiers ont établi leur preuve sans toutefois détenir aucun témoin principal. M. Savoie qui est toujours détenu dans les cellules de la prison commune de Rimouski n’a de fait été incarcéré qu’après sa déposition, durant l’après-midi de mercredi dernier et représenté par un avocat montréalais lors de la journée d’enquête de samedi.
Les raisons données par le coroner Desruisseaux, qui ont motive son arrestation et qui ont fait de M. Savoie un témoin important, se limitent au fait que sa déposition contredisait certains témoignages des autres témoins, mais ne semblent, à ce jour, impliquer directement M Savoie dans le double crime.
On prévoit qu’à nouveau la salle d’audience du Palais de la justice rie Rimouski sera bondée le jeudi matin a la réouverture de l’enquête qui sera présidée par le coroner conjoint de Québec le docteur Paul Desruisseaux.
(Texte tiré du quotidien La Presse. Publié le 31 juillet 1968).
Observations de GrandQuebec.com : le double meurtre de deux adolescentes de 17 ans, de noms de Denise Picard et Suzanne Gilbert, commis le 10 août 1967, n’a jamais été résolu.
Les deux montréalaises furent retrouvées sans vie dans un chalet de l’Anse à Pierre-Jean à Saint-Simon-de-Rimouski.
Toute information pouvant aider à résoudre ce crime peut être communiquée à la Centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec, au 1 800 659-4264.
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