Dîner de Noël des Malades

Dîner de Noël des Malades : Les gouverneurs et les dames patronnesses de l’Hôpital Notre-Dame apportent de la joie à bien des infortunés

Le grand dîner de Noël donné hier midi (le 27 décembre 1904) aux malades de l’Hôpital Notre-Dame a été l’un des mieux réussis dans l’histoire de cette institution.

Les gouverneurs, les dames patronnesses de l’hôpital et nombre de personnages distingués, avaient tenu à l’honneur d’assister à ce repas qui embellit tant l’existence décolorée des malades. Les salles présentaient un aspect des plus coquets. Décorés de festons et de guirlandes qui s’entouraient autour des colonnes, s’entrechaînaient, s’entremêlaient au plafond, décrivant sur le mur des arabesques, des dessins très gracieux, les différentes salles présentaient un très joli coup d’œil. Et s’était sur les tables, au milieu des plantes et des fleurs, des friandises et des plats de tous genres, des gâteaux aux proportions monumentales.

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Ce qui faisait cependant le plus plaisir à voir au milieu de cette fête, c’était la figure réjouie de tous les malades, leur expression de contentement et de joie. On sentait que malgré leur infortune, ils étaient réellement heureux.

À l’entrée des salles, on lisait des inscriptions, comme celle-ci: Hommage aux dames patronnesses! Ce qui frappait partout, c’était l’extrême propreté qui régnait dans toute l’institution. Les parquets et les meubles étaient reluisants de proprété.

Après le dîner, sous la présidence de Mgr Racicot, et servi par les dames patronnesses, les invités se réunirent dans le salon de l’institution. Le Dr. E. P. Lachapelle prononça quelques mots, félicitant les dames patronnesses de leur zèle et du beau succès remporté. Le Dr. Benoît lui succéda. Nous publions ici le texte abrégé de son discours:

Noël des Malades

Monseigneur,
Mesdames et messieurs.

C’est le temps des étrennes. Le bureau d’administration veut que j’aie l’honneur de dire les mots qu’il faut pour la circonstance.

Je me rends volontiers à cette à cette invitation, et l’honneur qu’on me fait est pour moi un plaisir, il me fournit l’occasion, Monseigneur, de vous témoigner la reconnaissance de l’hôpital pour l’exquise bienveillance que vous anime à nos agapes charitables.

Vous présidez si paternellement ce banquet de pauvres. Mais nous n’oublions pas, Monseigneur de Montréal, et vous voudrez bien dire à notre vénéré prélat combien nous avons regretté son absence, et combien nous le remercions du vif intérêt qu’il porte à notre œuvre.

Je vous remercie également, Monsieur le Maire, d’avoir assisté à notre fête, vous, le premier citoyen de Montréal. La ville sait aujourd’hui ce que nous faisons pour elle, les sacrifices que nous nous imposons pour maintenir ce service d’ambulances devenu indispensable, et surtout pour réaliser l’œuvre que vous nous avez confiée il y aura bientôt deux ans, j’ai dit la création d’un hôpital de contagieux, dans la partie française de la cité.

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Cet hôpital, nous achevons de le construire, et cela malgré des dépenses considérables que nous n’avions pas d’abord prévues. Vous saurez, Monsieur le Maire, nous en tenir officiellement compte. Redire au conseil municipal la bonne volonté que nous avons mise à réaliser cette œuvre.

Le Bureau me fournit également l’occasion de vous remercier bien cordialement, Monsieur le Consul général de France. L’intérêt que vous portez à nos pauvres malades, si loin de vos préoccupations habituelles, la bonne grâce avec laquelle vous venez chaque année prendre part à une réunion toute intime, nous prouve que la France n’a pas perdu l’une de ses meilleures qualités, celle de se faire aimer des peuples par d’aimables attentions et de déléguer au milieu d’eux des hommes capables de le faire aimer.

Messieurs les administrateurs ne vous oublient pas non plus, mesdames et messieurs. Notre œuvre n’existe, ne progresse qu’avec votre concours, votre dévouement, votre charité. En assistant à cette fête préparée par votre générosité, vous avez égayé l’isolement de nos malades. Vous avez ajouté, mesdames, à votre aumône, le geste gracieux qu’en double le prix.

(Cela se passait le 27 décembre 1904).

Voir aussi :

Place des armes
Place des armes. Photo de GrandQuebec.com.

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