Le « vive le Québec libre » de De Gaulle n’avait rien d’improvisé
La classe politique française a compté un seul véritable activiste de la cause québécoise, mail il n’était pas le plus mal placé : c’était le général de Gaulle en personne qui, de façon très claire, s’était prononcé, non seulement depuis le balcon de l’hôtel de ville de Montréal, mais dans une conférence de presse officielle qui avait suivi, en faveur d’une quasi-souveraineté du Québec, à une époque, où officiellement, les indépendantistes du RIN faisaient à peine plus de cinq pour cent des voix.
Le «vive le Québec libre» de De Gaulle n’avait rien d’improvisé, dit aujourd’hui (le 13 novembre 1994) son ancien ministre Alain Peyrefitte. De Gaulle pensait que les Québécois devaient s’émanciper, ne devaient pas être les larbins des Anglo-Saxons. Ce qui ne voulait pas dire nécessairement l’indépendance pure et dure. Mais je sais que De Gaulle avait été déçu, en 1967-1968, par le manque de courage et d’audace des gouvernements Johnson et Bertrand. Par le fait qu’ils ne profitent pas du choc psychologique créé par sa déclaration pour aller plus loin…».
L’activisme de De Gaulle, en clair, poussait des responsables québécois qui ne l’étaient pas à devenir souverainistes. Personne, depuis, n’est allé aussi loin dans le monde politique français, si ce n’est un agitateur célèbre de l’époque, Philipe Rossillon, qui, le soir du référendum battu de 1980, déclarait à qui voulait l’entendre à la Délégation du Québec : «C’est idiot. L’indépendance ne se soumet pas à référendum, l’indépendance on la décrète!»

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