L’Ontario sous le couperet d’Harris
Le premier ministre de l’Ontario, Mike Harris a pleinement justifié son surnom de Mike the Knife – Monsieur Couteau.
À peine élu, le gouvernement Harris annonçait, en juillet, des coupes de deux milliards, touchant surtout l’aide sociale. Le mini-budget, présenté aujourd’hui par le ministre des Finances, Ernie Eves, ajoute des réductions de 3,5 milliards. Ce sont donc 5,5 milliards de moins que dépensera le gouvernement ontarien en 1996-1997.
Le gouvernement lui-même promet de réduire du tiers la taille de son administration, entraînant en cours de route le congédiement de 13 mille des 89 mille fonctionnaires.
Mais c’est tout le secteur public qui sera affecté par ce programme draconien de réductions des dépenses.
On a même créé l’acronyme MUSH pour désigner ce secteur des municipalités, des universités et collèges, des commissions scolaires et des hôpitaux, qui passent maintenant sous le couperet.
Chacun des membres du MUSH verra ses octrois amputés: 290 millions de moins aux municipalités, 400 millions de moins au collèges et universités, 400 millions de moins aux commissions scolaires et 365 millions de moins aux hôpitaux.
Le gouvernement lui-même introduit le ticket modérateur pour les médicaments aux personnes âgées et aux bénéficiaires de l’aide sociale.
Une trentaine de programmes gouvernementaux de tout ordre sont éliminés et les subventions aux organismes culturels et populaires sont grandement diminuées ou carrément abolies.
M. Harris a souvent promis de démolir le coûteux édifice érigé, à crédit, par ses prédécesseurs. Sa révolution de bon sens est effectivement une restauration de la société qui prévalait avant la poussée social-démocrate des dernières décennies.
Une œuvre de démolition aussi gigantesque que l’avaient été les grandes manœuvres sociales dont l’Ontario est en voie d’effacer les traces.
À ceux qui l’accusent de mesquinerie à l’endroit de plus démunis, Mike Harris répond que la pire cruauté serait de laisser à ses enfants une province appauvrie et endettée.
Ce n’est pas en s’excusant mais en clamant la moralité de leur tâche que les croisés de la Révolution du bon sens sont en train de virer l’Ontario à l’envers.
(Texte publié le 29 novembre 1995)

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