Corps exhumé au cimetière Saint-Michel de Trois-Rivières
Vingt-sept ans après sa mort, le corps du policier Louis-Georges Dupont sera exhumé. Ce sera en raison d’une nouvelle autopsie, ce matin, au cimetière Saint-Michel, à Trois-Rivières.
Les enfants de M. Dupont, qui se battent depuis tant d’années pour faire éclater la vérité sur la mort mystérieuse de leur père, sont bouleversés par la décision. Le juge Céline Lacerte-Lamontagne a pris cette décision la semaine dernière. Elle préside la commission d’enquête sur la mort du policier trifluvien.
« Cette exhumation nous fait terriblement mal ». C’est la déclaration de la cadette de la famille Dupont, France Noël. Elle a prononcé ces mots, les yeux en larmes, devant le tombeau de son père et de quatre autres membres de la famille Dupont.
« On n’avait pas besoin de ça pour affirmer que mon père a été victime d’un meurtre, expliquait pour sa part l’aîné des enfants du policier, Jacques Dupont. Il a au moins 100 éléments de preuves comme quoi il s’agit d’un assassinat. Et puis, ça n’a pas de sens de déterrer un mort après 27 ans ».
(Texte publié dans La Presse le 26 août 1996).
Note de GrandQuebec.com :
Le sergent-détective Louis-Georges Dupont a disparu le 5 novembre 1969. Son corps a été retrouvé le 10 novembre. Une lettre d’adieu retrouvée à ses côtés entraîne les enquêteurs à conclure au suicide. Sa mort survient dans le cadre d’une enquête que mène la Commission de police du Québec sur les activités du service de police de Trois-Rivières. Plus particulièrement sur la conduite du capitaine-détective Georges Gagnon, du lieutenant – détective Jean-Marie Hubert et du sergent-détective Paul Dallaire, ainsi que sur la prostitution à Trois-Rivières. M. Dupont déclare devant la Commission, le 9 septembre 1969.
Conclusion officielle
La veuve ne partage pas la conclusion officielle. On lui a refusé l’accès aux rapports d’enquête et d’autopsie. Le 20 décembre 1995, le juge Ivan Saint-Julien de la Cour supérieure du Québec ordonne au ministre de la Sécurité publique Serge Ménard, de tenir une commission d’enquête sur la disparition et la mort du policier Louis-Georges Dupont. Le juge se déclare à l’occasion convaincu que la mort du policier Dupont est le résultat d’un meurtre et non d’un suicide.
Une fois l’exhumation effectuée, le 26 août 1996, le commissaire Lacerte-Lamontagne ordonne une autopsie supplémentaire. Le 28 novembre de la même année, la commissaire conclut que la preuve et les composantes du dossier rendent davantage plausible la thèse du suicide.
On congédie le capitaine Gagnon. On destitue le sergent-détective Paul Dallaire et le lieutenant – détective Jean-Marie Hubert en janvier 1970.

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